DE NOTRE CORRESPONDANTE
« NOTRE STRATÉGIE est parvenu à restaurer des concentrations normales de protéine SMN et à soulager les symptômes, ce qui aboutit à un fabuleux effet sur la survie dans le modèle souris de la SMA, explique au Quotidien le Pr Mimoun Azzouz, neurochercheur a l’université de Sheffield (Royaume-Uni). Ces résultats nous rapprochent un pas plus près d’une thérapie génique efficace pour les patients atteints de SMA. Nous projetons de débuter dans un futur proche des essais cliniques en utilisant les méthodes de transfert génique du SMN qui sont actuellement utilisées. Nous espérons débuter un essai clinique de phase 1 à l’automne 2012 », confie-t-il.
Ethique et financement.
« Notre programme de recherche est maintenant entré dans la phase de développement clinique. Ce qui signifie que : 1) nous poursuivons les études précliniques d’innocuité chez les rongeurs et les primates non humains ; 2) nous avons formé un Comité consultatif clinique pour établir des recommandations vis-à-vis des études à entreprendre pour accélérer le projet vers les applications cliniques ; 3) nous travaillons avec des organismes de financement afin de trouver le soutien pour notre développement clinique. »
L’amyotrophie spinale est l’une des premières causes héréditaires de mortalité infantile et il n’existe à ce jour aucun traitement.
Cette maladie neurodégénérative autosomique récessive, révélée par une faiblesse musculaire et une hypotonie progressive, résulte de mutations du gène SMN1 qui aboutissent au déficit de la protéine de survie des motoneurones (SMN).
L’équipe du Pr Mimoun Azzouz (Université de Sheffield, Royaume-Uni) rapporte maintenant le succès d’une thérapie génique dans un modèle murin d’amyotrophie spinale sévère (souris transgénique knock-out en smn, portant les copies humaines SMN2 et SMNdelta7).
Leur thérapie génique a consisté à délivrer une version « codon-optimisé » du gène SMN1, une version permettant d’augmenter l’expression génique, via le vecteur scAAV9 (virus adéno-associé 9 auto-complémentaire).
La survie des souriceaux passe de 13 à 70 jours
Lorsque la thérapie génique (scAAV9-coSMN) est injectée un jour après la naissance dans une veine faciale des souriceaux, on obtient une transduction de 45 à 66 % des motoneurones médullaires et une importante amélioration de la survie et de la fonction motrice. Ainsi, tandis que les souris non traitées meurent au bout de 13 jours, la thérapie génique accroît leur survie à 70 jours (une souris est même vivante encore plus de 190 jours après) et normalise plus ou moins leur fonction musculaire.
Cette approche de thérapie génique est assez proche de celle décrite récemment par l’équipe américaine de Foust et coll. (« Nature Biotechnology », février 2010).
« Notre approche utilise toutefois un gène SMN optimisé, ce qui signifie que ce gène produit plus de protéines que le gène sauvage », explique le Pr Azzouz. « C’est très important pour l’application clinique et cela nous devrait nous permettre d’utiliser moins de virus pour délivrer le gène SMN. En terme de sécurité notre approche pourrait donc être avantageuse. »
Science Translational Medicine, 9 juin 2010, Valori et coll.
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