LES ÉGYPTOLOGUES attendaient avec impatience les résultats, publiés aujourd’hui dans le « JAMA », de l’étude menée depuis septembre 2007 sous la conduite du Dr Zahi Hawass, responsable du Conseil suprême des antiquités égyptiennes. D’autant que ce dernier avait promis la révélation de secrets sur la famille de Toutankhamon.
Le plus célèbre des pharaons, dont la tombe a été découverte en 1922, est mort à l’âge de 19 ans, autour de 1324 avant J. C. De nombreuses hypothèses ont été faites sur les causes de son décès et les pathologies dont il aurait pu être atteint. Sa représentation, sur des sculptures ou des objets, laissait supposer une apparence féminine ou androgyne et une gynécomastie, ce qui suggérait, entre autres, un syndrome de Marfan ou de Klinefelter. Des radiographies réalisées en 1968 avaient révélé un traumatisme à l’arrière de la tête et une jambe cassée non soignée. Les diagnostics rétrospectifs allaient bon train.
Hawass et ses collègues (égyptiens, allemand et italiens), ayant à leur disposition les techniques les plus avancées de la tomographie et de la génétique moléculaire, ont pu analyser, outre celle de Toutankhamon, 15 momies royales, 10 datant de la période 1410-1324 et supposées de la famille proche et 5 plus anciennes (1550-1479).
Cinq générations.
Les chercheurs ont ainsi réussi à reconstituer 5 générations probables : les arrière-grands-parents, Yuya et Thuya, les grands-parents, Amenhotep III et Tiyi, et les parents, les momies KV55 YL (sans doute Akhenaton) et KV35 (Kiyi ?), qui étaient frère et sur.
Quatre de ces momies, dont celle de Toutankhamon sont porteuses de gènes spécifiques du Plasmodium falciparum. On ne retrouve dans la famille aucun signe de gynécomastie ou de craniosynostose (syndrome d’Antley-Bixler) mais une accumulation de malformations. Le jeune pharaon souffrait lui-même de nombreuses pathologies, dont la maladie de Frieberg-Kohler (ostéonécrose aseptique des 2 e et 3 e métatarsien). Les canes et autres bâtons retrouvés dans la tombe témoignent de ses difficultés à se déplacer. Aucune de ses pathologies ne pouvait, à elle seule, expliquer sa mort. C’est la nécrose osseuse avasculaire, associée au paludisme, qui en serait la cause, la fracture ayant accéléré la dégradation de l’état du jeune homme.
Dans un commentaire associé, le Dr Howard Markel (Centre d’histoire de la médecine, université du Michigan) s’enthousiasme devant ces résultats, tout en mettant en garde chercheurs et historiens : « Avant de déranger les morts avec les merveilles de la science du XXIesiècle, il est essentiel (...) de peser toutes les implications éthiques de ces enquêtes, pour éviter d’ouvrir la boîte de Pandore. »
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024