Une simple mutation de Zika, survenue en 2013, serait à l'origine d'une nouvelle aptitude du virus à provoquer de graves malformations cérébrales, telles que les microcéphalies, selon une étude publiée dans « Science ».
Les lésions observées lors de l'épidémie au Brésil puis en Amérique et dans la Caraïbe avaient surpris les chercheurs qui s'expliquaient mal comment ce virus, apparu il y a plusieurs décennies et relativement inoffensif, était devenu aussi virulent et représentait une menace pour la santé publique mondiale. Repéré pour la première fois en 1947 en Ouganda sur un singe, le Zika est à l'origine d'infections humaines dans plusieurs pays africains et asiatiques à partir des années 1970. Les premières épidémies sont signalées en 2007 en Micronésie, puis en 2013-2014 en Polynésie française. En 2015, des souches appartenant à la lignée asiatique apparaissent au Brésil, avant de s'étendre à une quarantaine de pays du continent américain, provoquant l'alerte par l'Organisation mondiale de la santé (OMS). L'état d'urgence de santé publique de portée mondiale a été levé en novembre 2016.
Une souche de 2016 et une souche de 2010
Dans leur étude, Ling Yuan et coll. ont comparé le génome d'une souche responsable des épidémies de 2015 et 2016 en Amérique du Sud à celui d'une souche cambodgienne plus ancienne qui circulait en 2010. Entre les deux souches, les chercheurs ont identifié une mutation provoquant des microcéphalies chez la souris. Cette mutation, S139N, située en position 137 sur une protéine d'enveloppe du virus Zika, la protéine pRM, consiste en la substitution de la sérine par une arginine. La mutation identifiée provoque également des anomalies dans les cultures de cellules humaines précurseurs de neurones.
Entre 2010 et 2016, le virus Zika a subi de nombreuses mutations. Les chercheurs ont donc étudié 7 mutations susceptibles de provoquer des anomalies cérébrales. La S139N est la mutation ayant causé lésions les plus sévères, microcéphalies et mort embryonnaire chez la souris. Une analyse phylogénétique établit que la modification est intervenue aux environs de l'année 2013, ce qui correspond à l'apparition de syndrome de Guillain-Barré et de microcéphalie chez des patients infectés par le virus Zika.
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