Pour sortir des idées reçues

LA JOURNALISTE Véronique Châtel a réalisé un reportage dans des maisons de retraite. Ses textes – des anecdotes, des témoignages (de soignants, de résidents, des familles) –, sont ponctués d’interview de divers acteurs intervenant auprès des personnes âgées (le psychiatre Pierre-Marie Charazac qui évoque la « problématique du deuil de soi » pour le grand âge, Joël Aspar, directeur d’un Institut de formation en soins infirmiers, qui considère que « le métier de soin repose sur une philosophie humaniste, qui respecte l’homme pour ce qu’il est ») et sont soutenus par les photographies de Serge Verglas, spécialisé dans le portrait.

« Les maisons de retraite ne sont pas forcément des endroits lugubres », peut-on y lire. Et c’est tout l’objet de l’ouvrage. Démontrer que l’on peut vivre et travailler agréablement dans des endroits dédiés aux personnes âgées.

Le (beau) livre est conçu tel un reportage. Il cherche à « démasquer les idées reçues », indique son auteur, concernant les maisons de retraite, les personnes âgées, la vieillesse : « Ça doit être pénible », « Ça doit être démoralisant », « Il faut la vocation », « Les maisons de retraite sont des mouroirs ».

Belle ambition. Les photos sont en effet lumineuses, colorées, gaies. Les textes plein d’espoir aussi. « Elle est belle, n’est-ce pas ? », se réjouit le médecin coordonnateur à propos d’une résidente. « Elle fait partie des résidents qui jouent avec leurs selles et en recouvrent les murs de leur chambre. Chaque matin, une équipe passe deux heures à lui redonner cette allure et cette dignité. Ses enfants ne se doutent de rien. Et nous les professionnels, ça nous rend fiers. Nous sommes les garants de la coquetterie de cette belle femme et de l’humanité de toutes ces personnes. »

«Je vous trouve si belles », Les Carnets de l’info, 160 pages, 24,90 euros.