Les objectifs 2020 dressés par le Planning familial international, en termes d'accès à la contraception des femmes et des jeunes filles des 69 pays les plus pauvres, sont mal partis pour être atteints, selon les données publiées ce lundi dans le rapport 2017 de l'organisation consacré à ce sujet.
Ces chiffres sont préoccupants, alors que le programme Planning Familial 2020, initié en 2012, a connu sa deuxième baisse de budget consécutive en 2 ans : 1,187 milliard en 2016, soit 156,3 millions de moins qu'en 2015.
309 millions de femmes en 2017
En juillet 2017, un peu plus de 309 millions de femmes avaient accès à un moyen de contraception dans les 69 pays les plus pauvres sur lesquels se concentre le programme Planning Familiale 2020. Cela représente 38,8 millions de plus qu'en juillet 2012. Entre juillet 2016 et juillet 2017, les auteurs du rapport estiment ainsi que 84 millions de grossesses non désirées et 26 millions d'avortements pratiqués dans de mauvaises conditions d'hygiène ont été évités, parmi lesquelles 125 000 décès maternels auraient pu avoir lieu. L'objectif de planning familial 2020 est une augmentation de 120 millions du nombre de femmes et de jeunes filles supplémentaires ayant accès un moyen moderne de contraception par rapport à 2012.
« Si la progression avait suivi la même courbe qu'avant l'adoption du plan Planning Familiale 2020, nous n'aurions eu que 30 millions de femmes en plus ayant accès à la contraception », explique le Dr Jason Bremner, qui dirige le département dédié à aux données et aux performances du plan Planning Familial 2020.
Le continent africain, à lui seul, comprend 16 millions de nouvelles utilisatrices de contraception. L'Asie comprend les 5 pays les plus peuplés pris en compte par planning familial 2020 : Inde, Indonésie, Pakistan et Bangladesh. En juillet 2017, on estime que 38 % des femmes en âge de se reproduire utilisent une méthode de contraception en Asie.
Au cours des 5 dernières années, le programme Planning Familial 2020 a conclu des partenariats avec différents gouvernements pour l'implantation de politiques de santé publique promouvant l'autonomisation des femmes vis-à-vis de leur sexualité. Des engagements ont été officiellement pris par désormais 41 pays, sur les 69 visés par le Planning Familiale.
Les formes les plus répandues de contraception dans les pays analysés par le rapport restent les progestatifs injectables (majoritaire dans 28 pays), la pilule (16 pays), le préservatif (9 pays) et le dispositif intra-utérin (8 pays). « On compte désormais 12 pays en bonne voie pour atteindre les objectifs 2020 dénombre la directrice exécutive du programme Planning Familial 202, Beth Schlachter, ils n'étaient que 6 l'année dernière. »
La France aussi baisse sa contribution
« La communauté du planning familial est unie et résiliente, prête à affronter l'avenir », rassure le Dr Natalia Kanem, directrice exécutive du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP) et co-chairman du groupe de référence planning familial 2020. « Il peut y avoir des incertitudes à l'horizon, mais notre communauté est plus déterminée que jamais », poursuit-elle.
Le Dr Kanem évoque ici les baisses des fonds reçus par le Planning Familial international alloués au programme 2020. « Une partie de la baisse s'explique par la dévaluation du dollar, tempère Beth Schlachter auprès du « Quotidien », mais il y a aussi une baisse des sommes versées par plusieurs pays contributeurs, dont la France. » Malgré les baisses récentes de sa contribution, les États Unis représentent toujours les plus gros donneurs, avec 45 % des fonds, suivis par le Royaume Uni (17 %) et les Pays Bas (15,4 %). La contribution de la France représente 3,4 % des fonds du programme 2020 du Planning Familial.
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