Les recommandations publiées fin 2016 s’adressent aux gynécologues, aux urologues et aux chirurgiens viscéraux et ont été élaborées par toutes les parties prenantes : association française d’urologie (AFU), collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), société interdisciplinaire d’urodynamique et de pelvi-périnéologie (SIFUD-PP), société nationale française de coloproctologie (SNFCP) et Société de chirurgie gynécologique et pelvienne (SCGP) [1]. « La chirurgie du prolapsus est une difficile, fonctionnelle, il existe toujours un risque d’obtenir un résultat moins bon que la situation antérieure », rappelle le Pr Xavier Fritel.
Ces recommandations ont permis de prendre en compte les avancées chirurgicales, et notamment de faire le point sur le matériel implanté non résorbable, en confrontant les pratiques de spécialistes d’horizons différents. Elles rappellent que c’est la gêne exprimée par la patiente qui fait l’indication du traitement chirurgical, mais que cette gêne n’est pas toujours facile à préciser dans une pathologie qui touche à l’image de la féminité.
En termes de geste chirurgical, toutes questions concernant la voie d’abord et le matériel utilisé n’ont pas été réglées, car les données sont parfois insuffisantes. « Il est désormais clair qu’en cas d’abord abdominal, la cœlioscopie doit aujourd’hui remplacer la laparotomie, en particulier pour la promontofixation, indique le Pr Fritel. Nous avons également souligné que certains gestes, comme la myorraphie des élévateurs, peuvent entraîner des douleurs ».
Un autre point important est le caractère non systématique de l’hystérectomie, qui n’est indiquée que dans certaines situations. De même, la chirurgie de l’incontinence urinaire peut être faite ultérieurement, sans perte de chances pour la patiente. « Avec le développement de la chirurgie mini-invasive, on ne traite que l’élément à l’origine des symptômes, rapporte le Pr Fritel. Dans 90 % des cas, il n’y a pas d’incontinence urinaire après la chirurgie du prolapsus et on évite ainsi autant de gestes inutiles ».
Mais pour le Pr Fritel, l’évolution la plus importante dans ces recommandations est sans doute leur caractère transdisciplinaire. « En 2010, les urologues et les gynécologues avaient fait chacun de leur côté des recommandations pour l’incontinence urinaire, qui étaient d’ailleurs très proches. Depuis, les pratiques ont évolué et en 2016, nous avons rédigé ces recommandations ensemble, se félicite-t-il. De nombreux services proposent désormais des réunions de concertation pluridisciplinaire autour des troubles de la statique pelviennes, pour les situations complexes ou multisymptomatiques. Les échanges entre spécialistes permettent d’adapter au mieux la prise en charge pour chaque patiente ».
D’après un entretien avec le Pr Xavier Fritel, Poitiers
Recommandations pour la pratique clinique. Traitement chirurgicaldu prolapsus génital non récidivé de la femme par l’AFU, le CNGOF, la SIFUD-PP, la SNFCP, et la SCGP. 2016
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