Les femmes qui adhèrent fortement au régime méditerranéen au moment de la période de conception et en début de grossesse auraient un moindre risque de développer des complications telles que la prééclampsie. C'est ce que montre une étude prospective et multicentrique menée par des chercheurs du Smidt Heart Institute au sein du Cedars-Sinai à Los Angeles et parue dans le « Jama Network Open ».
« Nous avons pu examiner de nombreuses issues défavorables de la grossesse : la prééclampsie, la naissance prématurée, l'hypertension gestationnelle, le diabète gestationnel, l'accouchement d'un enfant petit pour l'âge gestationnel et la mortinaissance », détaille au « Quotidien » la Dr Natalie Bello, autrice senior.
Le régime méditerranéen, dont les bienfaits cardiovasculaires sont bien connus, consiste en une alimentation riche en fruits, légumes, céréales complètes, haricots, noix et graines, associée à des quantités faibles à modérées de volaille et de poisson et pauvre en viandes rouges et transformées.
Près de 8 000 femmes incluses
Au total, 7 798 femmes de la cohorte « Nulliparous Pregnancy Outcomes Study : Monitoring Mothers-to-Be » ont été incluses entre le 1er octobre 2010 et le 30 septembre 2013. Il s'agit de femmes d'un âge moyen de 27,4 ans ayant eu une grossesse unique et pour lesquelles des données complètes sur leur régime alimentaire étaient disponibles. Parmi elles, 9,7 % étaient âgées de 35 ans ou plus et 19,5 % étaient obèses au départ.
« Notre étude a porté sur un plus grand nombre de femmes que les études précédentes et les femmes étaient très diverses sur le plan ethnique, géographique et de l'âge », souligne la Dr Natalie Bello.
Le score de régime méditerranéen alternatif aMed, basé sur un questionnaire semi-quantitatif sur la fréquence des aliments, a été utilisé pour évaluer l'alimentation des femmes sur une période périconceptionnelle de trois mois. Le score va de 0 à 9, avec un intervalle de 0 à 3 signifiant une adhésion faible au régime, un de 4-5 une adhésion modérée et un de 6 à 9 une adhésion forte. Au moment de la conception, 30,6 % des femmes suivaient un régime méditerranéen avec un score élevé, 31,2 % un score modéré et 38,2 % un score faible.
Une relation dose-réponse
Les femmes qui suivaient le mieux le régime méditerranéen présentaient un risque réduit de 21 % de complications par rapport à celles qui le suivaient peu. En particulier, ce risque était réduit de 28 % pour la prééclampsie ou l'éclampsie et de 37 % pour le diabète gestationnel. Ce bénéfice du régime méditerranéen a été observé quel que soit l'indice de masse corporelle avant la grossesse et l'ethnie des femmes. L'étude a également montré que les femmes de 35 ans et plus étaient celles qui bénéficiaient le plus du régime méditerranéen.
Une relation dose-réponse a par ailleurs été mise en évidence : « plus le régime est respecté, plus le risque d'issue défavorable de la grossesse est faible », résume la Dr Bello.
Elle précise que « ce régime ne doit pas être utilisé à la place des vitamines prénatales, qui sont importantes pour réduire le risque de malformations congénitales et d'autres complications de la grossesse », ajoutant qu'il est important de choisir des poissons et des fruits de mer à très faible teneur en mercure.
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