LES PRINCIPAUX risques iatrogènes liés aux pilules estroprogestatives sont dus à l’éthinylestradiol, principal estrogène de synthèse entrant jusqu’à présent dans la composition des pilules. Dans l’évolution constante qu’a subie la contraception orale depuis 40 ans, la recherche d’un meilleur équilibre de la balance bénéfice-risque est actuellement un objectif majeur des laboratoires. C’est dans cet objectif que les pilules de dernières générations tentent de se rapprocher au mieux des hormones naturelles et de limiter la survenue d’effets secondaires. Le développement d’une contraception estroprogestative contenant un estrogène de synthèse identique au 17ß-estradiol répond à ces préoccupations. La première à être commercialisée est Qlaira, développée par les laboratoires Bayer Schering Pharma, en vente dans les pharmacies françaises depuis le 31 août dernier.
Valérate d’estradiol et diénogest.
Le valérate d’estradiol, métabolisé en 17ß-estradiol dans l’organisme, est associé au diénogest, nouveau progestatif « hybride » associant des dérivés de la progestérone et de la nortestostérone. Le 17ß-estradiol, par sa moindre affinité hépatique comparativement à l’éthinylestradiol, devrait avoir moins d’effets que ce dernier sur la fonction hépatique, et donc sur le métabolisme des lipides et des glucides, ainsi que sur les paramètres de l’hémostase. Des travaux pharmacologiques ont déjà montré une amélioration significative du HDL, du LDL et de certains paramètres de l’hémostase, mais ces constatations doivent encore être confirmées par des études de cohorte. Ce que l’on connaît de la tolérance vasculaire du 17ß-estradiol permet d’espérer une réduction des risques thromboemboliques et cardiovasculaires sous Qlaira. Si ces différences physiopathologiques s’avéraient significatives cliniquement, les contre-indications métaboliques classiques aux pilules estroprogestatives pourraient être modifiées.
Par ailleurs, le diénogest, qui présente une demi-vie courte et une très grande biodisponibilité (90 %), se caractérise par une action anti-androgénique et une absence d’effets gluco- ou minéralocorticoïdes. Il possède une activité spécifique sur l’endomètre utérin supérieure à celle des autres progestatifs utilisés en contraception orale.
Prise continue séquentielle.
Le schéma d’administration de Qlaira est un schéma de doses dynamique, en continu sur 28 jours, plus proche du cycle naturel. Les doses de valérate d’estradiol sont décroissantes : 3 mg les premier et deuxième jours, 2 mg de J3 à J24 et 1 mg J25 et J26 ; alors que les doses de diénogest sont croissantes : 2 mg de J3 à J7 et 3 mg de J8 à J24. Les deux derniers comprimés sont des placebos pour une prise continue.
L’efficacité contraceptive de Qlaira a été confirmée par des études de phase III, retrouvant un indice de Pearl corrigé à 0,51 pour les femmes de 18 à 35 ans, et une bonne tolérance clinique à court terme. Les règles sont faibles à très faibles dans la majorité des cas. Des saignements intermenstruels peuvent survenir chez 10 à 18 % des patientes, préférentiellement en début de traitement, et une aménorrhée est possible dans 15 % des cycles.
D’après une conférence de presse organisée par Bayer Healthcare, septembre 2009.
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