Le nombre d’IVG a continué de grimper en 2024

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Publié le 25/09/2025

En 2024, 251 270 interruptions volontaires de grossesse ont eu lieu en France, soit 7 000 de plus qu'en 2023, rapporte la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees).

Crédit photo : GARO/PHANIE

Après le « creux » observé en 2021 et en 2022, notamment dû à la baisse des conceptions avec les mesures collectives de lutte contre le Covid-19, le nombre d’interruption volontaire de grossesse (IVG) a continué d’augmenter en France en 2024. Au total, 251 270 IVG ont été réalisées, soit 7 000 de plus qu’en 2023. Le taux de recours est ainsi passé de 16,8 IVG pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans en 2023 à 17,3 ‰ l’année suivante.

Selon les dernières données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), publiées ce 25 septembre, cette tendance à la hausse ne se retrouve pas dans les départements et régions d’outre-mer (DROM), qui maintiennent tout de même des taux de recours deux fois plus élevé qu’en métropole (32,3 ‰ en 2023 et 32,2 ‰ en 2024). En Guyane, le nombre d’IVG est même quatre fois plus important que dans les Pays de la Loire, la région qui a le taux de recours le plus faible (46,5 ‰ contre 12,4 ‰).

Chez les moins de 20 ans, un recours plus faible qu’il y a dix ans

La hausse concerne toutes les classes d’âge. Le taux le plus élevé reste chez les 25-29 ans (29,8 ‰ contre 29,4 en 2023), tandis que le recours est plus faible qu’il y a dix ans parmi les moins de 20 ans (5,5 ‰). Chez les plus jeunes, le taux de recours était en effet deux fois plus élevé en 2008 (11 ‰), mais il augmente légèrement depuis 2022.

Le ratio d’avortement (rapport entre le nombre d’IVG et le nombre de naissances vivantes pour une année donnée) poursuit lui aussi sa progression : il atteint 0,38 du fait de la baisse des naissances et de la hausse du nombre d’IVG.

Les IVG sont par ailleurs de plus en plus réalisées en dehors des établissements de santé. C’est le cas de 45 % d’entre elles. Depuis l’ouverture de cette possibilité en 2005, les IVG sont également de plus en plus médicamenteuses (80 % en 2024, contre 68 % en 2019 et 31 % en 2000), un « essor considérable », juge la Drees. Et la moitié des IVG réalisées en libéral le sont par des sages-femmes. En établissement, la majorité des IVG se fait aussi par voie médicamenteuse (64 %).

L’allongement du délai légal de recours à l’IVG (de 14 à 16 semaines d’aménorrhée) concerne 2 à 3 % des IVG en établissement de santé. Et les IVG tardives (à partir de 12 semaines) représentent 9,8 % de l’ensemble des IVG hospitalières. Enfin, les IVG en téléconsultation restent rares : près de 1 600 médicaments ont été remis directement par une pharmacie.


Source : lequotidiendumedecin.fr