En France, malgré les progrès de la médecine, la qualité des soins prodigués aux femmes dans le domaine obstétrical et chirurgical reste très hétérogène. « Aujourd'hui, certaines maternités effectuent un travail extraordinaire ; d'autres de moins bonne qualité. Nous ne disposons, à ce jour, d'aucun moyen pour contrôler la qualité des maternités françaises (lire article ci-contre) », souligne le Pr Israël Nisand, président du CNGOF.
Évaluer les pratiques
« Si notre proposition est acceptée par le ministère de la Santé, nous pourrions rapidement réfléchir à l'élaboration de critères d'évaluation des maternités pour améliorer la santé et la sécurité des femmes », précise le Pr Nisand. Autre point défendu par le CNGOF : l'évaluation périodique des gynécologues et obstétriciens français.
Rassembler l'ensemble de la profession y compris à l'étranger
Le CNGOF souhaite, par ailleurs, pouvoir regrouper de manière plus efficace l'ensemble des sociétés savantes de gynécologie et d'obstétrique pour donner davantage l'occasion à ses membres de bénéficier de formations permanentes. « Nous sommes en train de convaincre les différentes sociétés savantes de notre discipline à participer, à partir de 2020, à un congrès d'une semaine réunissant à Paris (Porte de Versailles) tous les gynécologues et obstétriciens de France. Cela permet, par exemple, à un échographiste, un obstétricien ou à un chirurgien pelvien de s'intéresser à d'autres domaines que le leur tels que l'aide médicale à la procréation, la sexologie… Aujourd'hui, les praticiens de notre spécialité sont trop souvent hyperspécialisés : ils doivent apprendre à mieux communiquer entre eux, et s'intéresser à l'ensemble de la discipline pour mieux prendre en charge leurs patientes », confie le Pr Nisand.
Le Collège intervient également pour former les gynécologues et obstétriciens des pays étrangers (Asie et Afrique, notamment) et prévoit de réunir l'ensemble de la profession avec l'OMS le 28 septembre pour discuter d'une meilleure adaptation de l'intervention des gynécologues et obstétriciens français aux besoins de certains pays d'Afrique francophone (lire article ci-dessous).
Améliorer la qualité de l'information délivrée aux patientes
Dernier objectif poursuivi par le CNGOF : l'amélioration de la communication grand-public. « L'avènement des réseaux sociaux a engendré une certaine forme de désinformation des femmes concernant leur santé et une méfiance vis-à-vis des vaccins et divers traitements. Cela se traduit par des catastrophes nationales. Exemple frappant : en France, seules 14 % des jeunes femmes sont vaccinées contre le cancer de l'utérus (contre 88 % en Angleterre). De moins en moins de femmes recourent aux traitements de la ménopause. Le taux dépistage organisé du cancer du sein est également en baisse. Résultat : nous prenons en charge des femmes avec des tumeurs très avancées. Par ailleurs, le déremboursement de certains contraceptifs oraux a entraîné une hausse des IVG. Tout cela est inacceptable. Nous souhaitons mettre en place une communication nationale forte afin de délivrer des messages de protection de la santé des femmes », conclut le Pr Nisand.
D'après un entretien avec le Pr Israël Nisand, président du CNGOF
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