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Mieux comprendre les attentes des femmes enceintes

Publié le 07/12/2010
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Crédit photo : PHANIE

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METTRE en évidence le vécu, les besoins et les attentes des femmes enceintes durant les différentes phases de leur grossesse, afin de mieux comprendre cette période essentielle de leur vie, tel est l’objectif de l’étude* réalisée par l’IPSOS. Une enquête qui met très clairement en évidence deux archétypes de la grossesse. Pour 47 % des femmes interrogées, le fait d’être enceinte est vécu comme un épisode naturel, presque instinctif. Pour les autres, au contraire, la grossesse est un événement qui implique des précautions particulières. Les sources d’angoisse et les attentes sont alors plus nombreuses. La majorité (58 %) des plus jeunes femmes interrogées pensent qu’être enceinte est une situation naturelle. À l’inverse, les femmes plus âgées demandent davantage à être accompagnées par les professionnels de santé. Et 77 % des 26-30 ans perçoivent le corps médical comme indispensable et rassurant.

Par ailleurs, 46 % des femmes semblent rationaliser leur état et 37 % alternent des périodes d’anxiété et de confiance. Les primipares sont plus sujettes aux variations d’état psychologique (46 %) que les multipares (29 %). Mais elles tendent à gagner confiance au fur et à mesure de l’avancée de leur grossesse.

L’agenda de la grossesse induit souvent les attitudes suivantes : les trois premiers mois sont ceux de la peur dominante de faire une fausse couche. Durant les cinq suivants, l’attitude dominante s’installe, que ce soit le stress, la confiance ou l’insouciance. Enfin, le dernier mois marque le retour du risque. Lassitude, impatience de l’arrivée de l’accouchement ou nostalgie de cet état « extraordinaire » se déclarent.

Le gynéco-obstétricien, interlocuteur privilégié.

De façon plus globale, les femmes enceintes développent souvent un certain nombre de peurs plus ou moins rationnelles. L’attitude de l’entourage, les échographies et les mouvements du bébé qui permettent d’appréhender la « magie » du vivant intensifient ou modèrent ces peurs. Pour le Pr Francis Puech, président du CNGOF, « il est fréquent de voir des femmes enceintes ressentir quelques inquiétudes sur le déroulement de leur grossesse. Pour être rassurées et informées, elles peuvent bénéficier d’un entretien prénatal précoce (à partir du 2e mois). Ce rendez-vous avec leur gynécologue-obstétricien, médecin traitant ou sage-femme leur permettra de faire un premier point sur leur état de santé, de parler de leurs éventuels problèmes et angoisses. » Cet entretien prénatal-précoce n’est, toutefois, pas assez connu et utilisé : seulement un tiers des femmes déclarent l’avoir eu. Parmi celles-ci, 86 % le jugent très utile.

Le gynécologue-obstétricien demeure l’interlocuteur privilégié : 71 % des femmes sont à l’aise et osent lui poser des questions, sans tabou, 46 % dialoguent plutôt avec leur sage-femme et 37 % avec leur médecin traitant. Néanmoins, la sage-femme tient une place prépondérante auprès des primipares et des femmes ayant atteint le 3e trimestre : respectivement 51 et 54 % entretiennent une relation de proximité avec elle.

Le corps médical reste largement plébiscité : 95,3 % des femmes interrogées voient en lui une assistance scientifique et technique indispensable pour toutes les étapes de la grossesse. De même, 81 % sont satisfaites de leur suivi médical. Mais 51 % des femmes ressentent, tout de même, le besoin de compléter ce suivi par des recherches d’information complémentaire sur Internet. Enfin, la très grande majorité des femmes (89 %) préfèrent accoucher dans un l’hôpital ou une clinique. Mais leur lieu préféré pour l’accouchement reste l’hôpital(64 %).

* L’étude « Le vécu de la grossesse » a comporté une première phase qualitative réalisée auprès de 9 femmes enceintes ( dont 3 inquiètes, 3 insouciantes et 3 rationnelles) et une phase quantitative qui a permis à 708 femmes enceintes, réparties sur le territoire métropolitain, de répondre à un questionnaire auto-administré par le biais de leur gynécologue obstétricien ou sage-femme.

HÉLIA HAKIMI PRÉVOT

Source : Le Quotidien du Médecin: 8871