Le dispositif de stérilisation Essure a arrêté d’être commercialisé en septembre 2017, du fait de la notification croissante d’évènements indésirables (lire encadré). Cette technique avait l’avantage de pouvoir être effectuée par hystéroscopie, sous simple prémédication ou anesthésie locale, et ne comportait donc pas les risques d’une ligature tubaire réalisée sous anesthésie générale par cœlioscopie. Le dispositif a été implanté chez près de 200 000 patientes en France et plusieurs milliers d’entre elles ont signalé à ce jour des complications, pelviennes ou systémiques, ayant conduit au retrait de ces dispositifs (explantation).
L’ANSM a rassemblé, le 1er octobre 2020, des représentantes de femmes porteuses d’implants Essure (associations « Resist » et « Alerte contraception »), des professionnels de santé ainsi que des équipes scientifiques françaises ayant travaillé sur ce dispositif depuis 2017 (1). Les principaux constats sont que :
- L’information des femmes porteuses d’Essure et des professionnels de santé doit être renforcée.
La connaissance, par les professionnels de santé, des signes évocateurs d’effets indésirables liés à l’implant constitue un réel enjeu pour réduire l’errance médicale dans laquelle de nombreuses femmes se trouvent actuellement. Des programmes de DPC devront être mis en place. Des documents spécifiques d’information destinés aux patientes ont été rédigés par le CNGOF, la DGS, l’ANSM et l’association Resist.
- Dans la plupart des cas, l’explantation permet d’améliorer la santé des femmes qui présentent des effets indésirables importants. Les études déjà menées sur les effets de l’explantation, lorsque les indications sont bien posées, relèvent une amélioration de l’état de santé dans les semaines (et jusqu’à six mois) qui suivent l’acte chirurgical (de 80 à 100 % de résolution des symptômes).
Il faut s’assurer d’une prise en charge en adéquation avec les recommandations professionnelles et idéalement réalisée par des praticiens référents identifiés dans les unités de gynécologie-obstétrique. L’arrêté limitant la pratique de l’acte d’explantation de dispositifs Essure à certains établissements de santé a été publié au Journal officiel en décembre 2018 (JORF n°0292).
Sur le plan chirurgical, la technique d’explantation doit être discutée avec la patiente, être rigoureuse et permettre l’ablation de la totalité des implants (pas de fragment résiduel après la procédure), en évitant cassure et/ou fragmentation de l’implant (2). Des documents spécifiques d’information destinés aux patientes ont également été rédigés par le CNGOF, la DGS, l’ANSM et l’association Resist.
- La recherche scientifique doit se poursuivre. Des études doivent être engagées afin de comprendre les phénomènes à l’origine des effets indésirables liés au port du dispositif Essure. Ces études devraient être multicentriques et comparatives et impliquer l’ensemble des scientifiques investis dans les recherches actuelles.
Exergue : Le syndrome plurifocal pourrait correspondre à des phénomènes immunoallergiques ou à une intoxication aux métaux lourds
Institut Mère Enfant Alix de Champagne, CHU de Reims, Université Reims Champagne Ardennes
(1) http://bit.ly/ANSMetatdeslieux
(2) http://bit.ly/recoCNGOFessure
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