LA CONTRACEPTION orale est plébiscitée par les Françaises, a rappelé Brigitte Letombe, mais il est vrai que l’on est passé du temps où la contraception était d’abord un droit sociétal à celui où le rapport bénéfice/risque est l’élément clé de l’observance.
Dans cette perspective, on attendait depuis longtemps une pilule à estrogène dit « naturel », ce qu’apporte Qlaira avec le valérate d’estradiol, ce dernier étant similaire au 17ß estradiol (2 mg libérant 1,57 mg de 17ß estradiol). Par rapport à une pilule triphasique au lévonorgestrel, Qlaira améliore significativement les paramètres lipidiques (HDL et LDL) et certains paramètres de l’hémostase, ce qui est concordant avec ce que l’on sait de la meilleure tolérance vasculaire du 17ß estradiol par rapport aux estrogènes de synthèse. Toutefois, précise le Pr Patrice Lopes, ces données pharmacologiques doivent être confirmées par des études de cohorte avant que l’on puisse affirmer la meilleure tolérance de Qlaira et modifier les contre-indications classiques des contraceptifs oraux.
L’apport du dienogest.
Le second atout de Qlaira est le diénogest, nouveau progestatif « hybride » associant des propriétés des dérivés de la nortestostérone et des dérivés de la progestérone, original par son action antiandrogénique, par son absence d’effets gluco- ou minéralocorticoïdes et par un effet spécifique sur l’endomètre. Enfin, au plan pharmacocinétique, le diénogest se caractérise par une demi-vie courte (11 heures) et une très grande biodisponibilité (90 %), en raison de sa non-fixation à la SHBG.
Enfin Qlaira offre un schéma de doses dynamique, en continu sur 28 jours, dont les deux derniers de placebo : avec une décroissance progressive du valérate d’estradiol (3 mg à J1 et J2, puis 2 mg entre J3 et J24, et 1 mg à J25 et J26). Parallèlement, la dose de diénogest qui est de 2 mg/j de J3 à J7 passe à 3 mg de J8 à J24.
Bonne tolérance à court terme.
On peut aussi contrôler le cycle et exercer une contraception efficace, comme le confirment les essais ayant porté sur plus de 2 500 patientes : l’indice de Pearl corrigé est de 0,51 pour les femmes de 18 à 35 ans. Une efficacité comparable à celle des autres pilules, avec une bonne tolérance à court terme (2,5 % de sorties d’essai pour effets secondaires).
L’acceptabilité est également élevée, en raison de la facilité du mode d’emploi et de la rareté des effets indésirables ; il faut cependant prévenir les femmes de la possibilité de disparition des règles (20 % des femmes) et de saignements intermenstruels (15 %).
Au total, Qlaira, disponible depuis la fin août sur prescription médicale (non remboursée), représente un progrès pour les femmes, conclut le Dr Brigitte Letombe. Sans parler des bénéfices attendus sur les pathologies métaboliques et thrombotiques, dont on attend la confirmation clinique.
(1) Conférence de Presse organisée par Bayer Healthcare.
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