Parfois elles consultent
Les bouffées de chaleur sont le motif majeur de consultation. Elles peuvent être invalidantes et durer parfois très longtemps après la ménopause. On a retrouvé un rapport entre ces bouffées de chaleur intenses et le risque cardiovasculaire. Leur prise en charge relève du traitement hormonal de ménopause (THM) si celui-ci n’est pas contre-indiqué ou si la patiente ne le craint pas ! Des techniques plus « douces » semblent avoir un effet bénéfique : technique de relaxation comme le yoga ou la sophrologie, l’hypnose ou la thérapie cognitive comportementale.
Les femmes peuvent décrire des signes alarmants (boule au sein, métrorragies même minimes, douleurs pelviennes…).
L’interrogatoire pourra mettre en évidence des antécédents familiaux de cancer du sein. Il faut aussi savoir se méfier des patientes ayant un IMC élevé et/ou un diabète, sujettes au cancer de l’endomètre.
On se renseignera sur les habitudes alimentaires, sur la pratique d’une activité physique (à quel rythme), sur des addictions éventuelles à l’alcool et/ou au tabac, sur l’éventualité d’un traitement hormonal substitutif voire l’arrêt récent d’une contraception par pilule O/P (+ tabac).
L’examen clinique doit toujours permettre une prise de TA, une mesure de la taille, du poids, du tour de taille et du tour de hanches. On y associera un frottis cervicovaginal ; on appréciera le volume de l’utérus et des ovaires et recherchera la présence de métrorragies.
Le cancer du sein
La fréquence élevée du cancer du sein à cet âge a conduit les autorités sanitaires en France à recommander son dépistage à partir de 50 ans (2,52 % entre 50-59 ans, 2,73 % de 60 à 69 ans et encore 2,41 % entre 70 et 79 ans).
Peu de cancers sont liés à la génétique. Selon une étude publiée en 2008 (2), 34 % des cancers du sein pourraient être prévenus par un changement de mode de vie au moment de la ménopause. Pour Schützer (2011) (3), en Europe de l’Ouest, l’alcool serait responsable de 5 % (2 à 8 %) des cancers du sein chez la femme.
Quand à l’activité physique, l’étude E3N (4) a montré que les femmes pratiquant plus de cinq heures par semaine une activité de loisir à intensité soutenue, ont une diminution de 38 % de risque de cancer du sein en comparaison avec celles n’en pratiquant pas.
Les conseils alimentaires sont importants. L’étude E3N-EPIC (5) a montré les bénéfices (baisse significative du risque de cancer du sein) liés à la consommation d’un régime sain type méditerranéen (fruits, légumes, poissons, huile d’olive) par rapport à un régime avec graisses insaturées, alcool, viandes, pâtes, riz, frites etc.
Une relation est également retrouvée avec le tabac. Les femmes ayant fumé plus de cinquante ans doivent être considérées comme à haut risque, ce dernier persistant pendant plus de vingt ans après l’arrêt (6).
Le cœur
Les gynécologues ne devraient pas se substituer aux cardiologues mais ils sont souvent en première ligne pour détecter des signes avant-coureurs de risque cardiovasculaire.
Le risque de mortalité cardiovasculaire est supérieur à celui par cancer du sein. Les mêmes facteurs de risque sont retrouvés : alimentation, sédentarité, alcool et tabac ; s’y ajoutent : l’HTA, diabète et hypercholestérolémie.
La ménopause avec la chute des estrogènes circulants est en soi un facteur de risque.
Le tour de taille doit être inférieur à 80 cm. Son augmentation est corrélée à une augmentation du risque cardiovasculaire (haut risque : 88 cm).
Et l’os ?
L’ostéoporose est liée au vieillissement ; la perte osseuse est liée, entre autres, à la chute des estrogènes.
L’ostéodensitométrie est à discuter en fonction des antécédents familiaux et, là aussi, des facteurs de risque (alimentation, sédentarité, alcool et tabac).
Alzheimer
Enfin, on devrait toujours aussi penser à la prévention de la maladie d’Alzheimer. Les mêmes éléments vont rentrer en jeu notamment s’agissant de l’alimentation et de l’alcool.
On pensera aussi à recommander la poursuite d’une activité cognitive (7) dont l’efficacité a été prouvée.
(1) Britt Miller GC and al. General practise activity in Australia 2009-10. General series n°27 Canberra : AIHW2012
(2)Sprague BL et al. Am J Epidemiol 2008 Aug 15 ; 168(4) :404-11.
(3) Schutze M et Al BMJ 2011 Apr 7;342 d1584.
(4) Tehard B. et al. Cancer Epidemiology, Biomarkers & Prevention 2006.
(5) Cottet V., Touvier M. et al. Am J Epidemiol, 2008.
(6) Luo J et al. BMJ.2011 Mar 1;342:d1016.
(7) Verghese N. et al. Engl J Med.2003.
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