L’imagerie pose des problèmes éthiques très spécifiques. Pour le Pr Didier Sicard, président d’honneur du Comité consultatif national d’éthique, l’imagerie a pris une place prépondérante dans la pratique médicale, se substituant très souvent à l’examen clinique. « Cela conduit à reconstruire une pathologie ou une souffrance à partir d’une image. Même s’il n’existe aucun rapport entre ce que montrent la radiographie et le symptôme ce sont les résultats de l’imagerie qui priment ; cette médecine n’est en rien scientifique. »
Cette part excessive accordée à l’imagerie est particulièrement nette dans le domaine du diagnostic prénatal « où les images sont toujours traitées selon le principe de précaution sécuritaire ; en vertu de ce principe un certain nombre de personnalités illustres, porteuses de pathologies, ne naîtraient pas aujourd’hui. »
Devenus des acteurs centraux de la médecine, les radiologues ont un devoir de résistance, estime Didier Sicard, résistance à certaines prescriptions d’examens par les confrères, résistance aux demandes faites par la justice à l’imagerie fonctionnelle d’établir la responsabilité d’un criminel ou d’un suspect. Le Pr Sicard enjoint également les radiologues à exiger l’accès aux données de l’assurance-maladie sur le dépistage du cancer du sein et à connaître le rapport bénéfices/risques des examens d’imagerie comparé à l’examen clinique dans certaines pathologies.
D’après un entretien avec le Pr Didier Sicard, président d’honneur du comité consultatif national d’éthique.
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