POUR QUI SAIT décrypter les mystères de l’ADN, le génome est une mine d’informations. C’est pourquoi, dès l’annonce de l’épidémie de grippe A(H1N1), de nombreux scientifiques des États-Unis et de Mexico ont collaboré au séquençage du génome viral. Preuve que la recherche peut aller très vite si la situation l’exige, l’équipe dirigée par Rebecca Garten d’Atlanta vient de publier les premiers résultats de ses travaux. De leurs observations, il ressort en premier lieu qu’il devient absolument nécessaire de surveiller de près les élevages porcins, car de nouveaux recombinants potentiellement plus virulents et plus contagieux sont à prévoir.
Au moins un saut d’espèce.
En analysant plus de 50 échantillons du virus grippal, les chercheurs sont parvenus à déterminer l’origine des 8 segments du génome. Il est ainsi apparu que ce réarrangement viral n’avait jamais été décrit auparavant, que ce soit pour une grippe porcine ou humaine. Chaque segment a circulé de façon intermittente chez les porcs entre 1918 et 1998, en faisant au moins un saut d’espèce puisque l’ensemble de ces fragments génétiques est d’origine aviaire. Six de ces huit segments sont d’ailleurs issus de recombinaisons multiples, comprenant des insertions de matériel génétique aviaire, humain et porcin, puisque ces virus ont tendance à échanger des morceaux de leur génome. Tandis que ces six segments ont circulé en Amérique du Nord et en Asie depuis 1998, les deux autres proviennent de virus porcins eurasiens. Aucune de leurs séquences n’a montré de caractéristique d’une forte virulence ou contagiosité, c’est pourquoi les chercheurs suggèrent qu’il en reste d’autres encore non identifiées.
Au sujet de la contagiosité de ce nouveau virus, l’équipe s’est penchée sur l’hémagglutinine, puisque cette protéine de surface contrôle la capacité à se fixer aux cellules hôtes et à les contaminer. Les tests réalisés in vitro ont montré qu’elle présentait des propriétés antigéniques proches de l’hémagglutinine d’autres virus porcins influenza mais différentes de celle de la grippe saisonnière. Comme cette protéine est déterminante dans la sélection de vaccins potentiels, les chercheurs poursuivent actuellement les travaux lancés dans cette voie.
Science, édition avancée en ligne.
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