Des chercheurs français élucident une voie d’entrée du VIH dans l’organisme masculin, via l’urètre pénien, par l’intermédiaire de macrophages. Ils publient leurs travaux dans la revue « Mucosal Immunology ».
Des études cliniques ont montré que la circoncision permet de réduire de 60 % le risque d’infection chez les hommes lors des rapports hétérosexuels. L’équipe de l’Institut Cochin (Y. Ganor, M. Bomsel et coll.) avait alors observé que la muqueuse située à la face interne du prépuce constitue l’une des principales portes d’entrée du VIH, ce qui explique cette réduction du risque. Les chercheurs ont poursuivi leurs travaux et ils ont apporté des résultats plus précis. Ils ont déjà montré que le VIH pénètre au niveau de l’urètre pénien, alors que les autres régions du pénis par où il pourrait pénétrer – le gland et extrémité de l’urètre ou fossa navicularis – résistent à l’infection. Cette pénétration au niveau de l’urètre est également le cas d’autres pathogènes à transmission sexuelle, tels que les gonocoques et les chlamydiae (cf. présentation des chercheurs français à la CROI 2011).
Les macrophages infectés se propagent
Les chercheurs sont allés encore plus loin. Ils se sont intéressés aux mécanismes moléculaires et cellulaires de l’infection. Ils trouvent que dans l’urètre, les macrophages sont les premières cellules à être envahies par le VIH. En même temps, les cellules de l’épithélium s’arrêtent de sécréter les signaux retenant les macrophages à leur niveau et laissent les macrophages infectés se propager.
Par ailleurs, dans la muqueuse de l’urètre, les CD4 ne s’infectent pas alors qu’ils représentent la cible principale du VIH, parce qu’ils sont immatures. Ils seront infectés plus tard, après migration du VIH dans les ganglions.
Les travaux vont se poursuivre pour déterminer si les macrophages de l’urètre constituent des réservoirs permettant au virus d’échapper aux traitements antirétroviraux.
Les recherches ont été réalisées sur des tissus de pénis d’hommes sains adultes prélevés au cours d’opérations transgenre.
Morgane Bomsel et coll. « Mucosal Immunology », en ligne le 19 février 2013.
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