L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé aujourd’hui qu’elle tiendrait mardi une consultation urgente sur le coronavirus MERS-CoV, en soulignant toutefois qu’il ne s’agissait pas de relever le niveau d’alerte sanitaire. Cette consultation prendra la forme d’une conférence téléphonique entre officiels de tous les pays concernés et experts dans le monde, a précisé vendredi Keiji Fukuda, directeur général adjoint, responsable des questions de sécurité de santé à l’OMS. « Nous voulons que la communauté internationale soit prête à toute éventualité », a-t-il dit en précisant qu’il s’agissait d’une « action préventive » et non pas d’un signe que la situation s’aggrave. « Cela signifie que si à l’avenir nous constatons une explosion des cas, ou que nous pensons que la situation a vraiment changé, nous aurons déjà un groupe d’experts pour un comité d’urgence qui sont au fait des questions et qui n’auront pas à passer par un processus de mise à jour », a ajouté Keiji Fukuda. Il s’agira de la seconde réunion internationale de l’OMS à ce sujet depuis la mort en juin 2012 de la première victime de ce virus en Arabie Saoudite, le pays le plus affecté par la maladie.
Pèlerinage à La Mecque en octobre
Quarante-quatre personnes sont mortes des suites du Syndrome Respiratoire du Moyen-Orient (MERS) avec un taux de mortalité particulièrement élevé de 54 % et 79 cas ont été recensés. La préoccupation est d’autant plus sérieuse qu’approche le pèlerinage annuel à La Mecque, où plus de 3 millions de participants sont attendus en octobre. Les experts soulignent que les pèlerinages se sont déroulés sans problème au cours de deux précédentes pandémies ces 10 dernières années : le SARS en 2003 et la grippe H1N1 en 2009. Le petit pèlerinage (Omrah) de cette année (4,5 millions de personnes) s’est déroulé sans problème. Pour le moment, aucune restriction de voyage n’a été demandée par l’OMS qui recommande aux autorités de santé de suivre avec une attention particulière toute personne souffrant de troubles respiratoires.
Le dernier bilan de l’infection par le nouveau coronavirus MERS-Cov a été porté à 79 personnes touchées dans le monde depuis septembre dernier, dont 43 sont décédées après la mort le 28 juin d’un patient Qatari dans un hôpital londonien, ce qui porte à trois le nombre de personnes décédées au Royaume-Uni. À ce jour, l’OMS a reçu des notifications de cas confirmés en laboratoire émanant des pays du Moyen-Orient suivants : Arabie saoudite, Émirats arabes unis (EAU), Jordanie et Qatar. L’Allemagne, la France, l’Italie, le Royaume-Uni et la Tunisie ont aussi notifié des cas confirmés en laboratoire. Deux patients ont été touchés en France dont un décès. « L’état du deuxième patient français atteint par le coronavirus MERS n’a pas connu d’évolution significative et restait stationnaire », a indiqué jeudi le centre hospitalier de Lille.
Pas de risque pandémique immédiat
Des chercheurs de l’Institut Pasteur estiment, dans une étude publiée dans « The Lancet » que le nouveau coronavirus Middle east respiratory syndrome ( MERS-CoV) « n’est pas, sous sa forme actuelle, en mesure de provoquer une épidémie mondiale ». Ils précisent toutefois que ce scénario « n’est pas à exclure, la transmissibilité du virus pouvant augmenter à l’occasion de mutations du virus ou de grands rassemblements de population ».
En conséquence, les chercheurs rappellent qu’il est urgent d’identifier l’animal réservoir du virus pour enrayer la transmission vers l’homme, et de maintenir une surveillance mondiale des cas suspects pour diagnostiquer, traiter et isoler le plus tôt possible les nouveaux patients. En France, le groupe SPILF-COREB (société de pathologie infectieuse de langue française et Réseau de Coordination du Risque Épidémiologique et Biologique) vient d’ailleurs d’actualiser la procédure de prise en charge d’un patient suspect d’infection par un nouveau coronavirus ( MERS-CoV).
L’étude a été réalisée à partir des données des 64 patients recensés depuis le 1er cas en avril 2012 jusqu’au 21 juin. Les chercheurs ont estimé le risque pandémique du nouveau coronavirus en calculant son taux de reproduction, c’est-à-dire le nombre de cas secondaires engendrés par chaque malade. Ce taux a été estimé entre 0,6 et 0,69, selon les scénarios retenus. Pour avoir une épidémie, ce taux doit atteindre au minimum 1 (chaque malade « génère » un malade ou plus). Dans le cas du SRAS, le taux de reproduction avant qu’il ne devienne pandémique était de 0,8.
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