Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a évalué, à la demande du ministère des Affaires étrangères, les risques sanitaires pouvant menacer les ressortissants français désireux d’assister à la Coupe du monde de football au Brésil en juin et juillet prochains. L’événement devrait en effet attirer de nombreuses personnes vivant actuellement en France et des Français vivant actuellement à l’étranger.
Les recommandations, élaborées à la fois par le Comité des maladies liées aux voyages et des maladies d’importation et la Commission spécialisée Maladies transmissibles, sont disponibles depuis lundi sur le site du HCSP. Les experts du HCSP ont tenu compte des sites où est prévue la compétition du 12 juin au 13 juillet 2014. Douze villes sont prévues : Belo Horizonte, Brasília, Cuiabá, Curitiba, Fortaleza, Manaus, Natal, Porto Alegre, Recife, Rio de Janeiro, Salvador de Bahia, São Paulo. Les matchs de l’Equipe de France sont programmés à Porto Alegre (France - Honduras du 15/06), Salvador de Bahia (Suisse - France du 20/06) et Rio de Janeiro (Équateur - France du 25/06) Toutefois, les Français présents peuvent égalent profiter de leur voyage pour visiter d’autres régions du pays.
Des vaccinations à jour
Le HCSP recommande notamment aux ressortissants français « d’être à jour des vaccinations selon les indications du calendrier vaccinal français, en particulier pour diphtérie, tétanos, poliomyélite, rougeole, hépatite B ».
Contre la fièvre jaune, le HCSP rappelle qu’il n’y a pas d’obligation vaccinale contre la fièvre jaune pour les personnes venant directement de France, à l’exception des personnes venant de la Guyane. En revanche, le ministère de la Santé du Brésil exige un certificat international de vaccination contre la fièvre jaune pour les personnes originaires ou ayant séjourné pendant les six derniers mois dans un pays d’endémicité en Afrique ou en Amérique.
Fièvre jaune, paludisme et dengue
Le HCSP identifie deux principaux risques sanitaires : la dengue et le paludisme. Des risques de paludisme à Plasmodium vivax et à P. falciparum existent dans certains États, notamment ceux de la « région amazonienne légale ». Le HCSP signale qu’une polypharmacorésistance de P. falciparum et des cas de résistance de P. vivax à la chloroquine ont été signalés. Une chimioprophylaxie de groupe 3 est donc recommandée dans ces régions. En dehors de la chimioprophylaxie nécessitant une consultation médicale, la prévention habituelle est conseillée : protection individuelle contre les piqûres de moustiques (répulsifs, moustiquaires imprégnées d’insecticide). Le HCSP rappelle toutefois qu’une chimioprophylaxie, « même bien conduite, n’exclut pas la possibilité de survenue ultérieure d’accès de reviviscence à P. vivax ».
En ce qui concerne la dengue, des cas ont été signalés dans pratiquement tous les Etats du Brésil, y compris dans plusieurs villes. « Dans la mesure où il n’existe aucun vaccin disponible... ni de chimioprophylaxie, il importe d’appliquer rigoureusement les mesures de protection individuelles contre les piqûres de moustiques, y compris en zone urbaine. »
Hépatite A, méningites et fièvre typhoïde
Contre l’hépatite A, la vaccination est recommandée pour toutes les personnes non immunisées quelles que soient la durée et les conditions du séjour. Contre les infections invasives à méningocoque, il convient de se faire vacciner par un vaccin quadrivalent conjugué (A, C, Y, W135) quelle que soit la durée du séjour, en raison des rassemblements dans les stades de personnes venant de nombreux pays de tous les continents. Concernant la fièvre typhoïde, le Brésil est un pays d’incidence moyenne. La vaccination est justifiée pour les voyageurs qui suivront sur place l’ensemble des matchs ou qui resteront un mois ou plus au Brésil. Le HCSP rappelle que le vaccin n’assure « au mieux qu’une protection de 65 % » et qu’il ne peut se substituer aux mesures de précaution vis-à-vis de l’eau et des aliments ni à celles d’hygiène des mains en prévention du risque diarrhéique. Les autres recommandations concernent les risques non infectieux et les infections sexuellement transmissibles (VIH/sida, hépatite B, papillomavirus, syphilis, gonococcies, herpès, chlamydioses... ). « En cas de conduite sexuelle à risque, il faut consulter au plus vite, dans les 24 heures suivantes, pour un éventuel traitement post-exposition notamment pour le VIH », prévient le HCSP.
Le Haut Conseil conseille de consulter, avant le départ, le site du ministère des affaires étrangères français et de s’inscrire sur l’application Ariane du site Conseil aux voyageurs. Il recommande enfin « de s’adresser à un médecin si au cours du séjour ou au retour sont constatées une fièvre, une diarrhée persistante, une maladie de peau ou tout autre signe inhabituel ».
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