Depuis quelques semaines, le coronavirus est le sujet principal de préoccupations de nos concitoyens. Il est vrai que cette virose est visiblement très contagieuse, et devient une véritable pandémie touchant de plein fouet la France.
Outre les questions qui se posent en ce qui concerne le mode de prise en charge des populations contaminées, se posent également les questions du retentissement économique de ce fléau. Et ce dernier point est très préoccupant car il met en évidence une dépendance forte vis-à-vis de la Chine de notre système économique.
Un système qui doit être recalculé, et repensé
Depuis quelques décennies, les industriels ne lésinent pas à délocaliser leur production en Asie du fait de coûts plus faibles ; élément favorisant une marge plus forte. Il est vrai que le coût de la main-d’œuvre en France s’est considérablement majoré. Cette constatation en ce qui concerne la délocalisation est également valable pour l’industrie pharmaceutique.
Ainsi, afin de réduire les coûts de production, la Chine est venue « au secours » des entreprises en charge des médicaments pour fournir certains excipients ; voire même assurer la production quasi-totale de certains produits.
Aujourd’hui, du fait de l’arrêt de l’activité économique au sein de l’Empire du Milieu, nous risquons de subir des problèmes très importants en ce qui concerne l’approvisionnement de certains traitements.
Toute cette problématique peut se résumer en un seul mot : argent. On souhaite obtenir des médicaments à bas coût. De ce fait, on n’a pas de scrupules à demander à des fournisseurs étrangers de les produire ; comportement qui a été à l’origine de la fermeture de nombreuses unités de production françaises.
Cela doit nous poser un questionnement quant à cette idéologie quelque peu contre-productive. Elle génère plus de chômage au sein de la population. Elle peut conduire secondairement à favoriser une surenchère de prix, du fait de ce monopole asiatique. De plus, dans ce contexte, elle peut être responsable d’un chantage économique. Comme la drogue (qui est à l’origine d’une dépendance), un état de manque peut faire accepter des conditions pas nécessairement satisfaisantes.
Les journalistes n’ont pas hésité à pointer cette problématique pour la dénoncer. Ils ont également proposé de favoriser une relocalisation dans le domaine de la production de médicaments. Cependant, dans ce cas de figure, il va falloir que nos décideurs acceptent de majorer le prix de nos médicaments. La santé de nos concitoyens ne doit-elle pas être une priorité ?
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