Le Pr David Cooper, ancien président de la Société international du sida (IAS) de 1994 à 1998 s'est éteint dimanche 18 mars, à l'âge de 69 ans « après une brève maladie », révèle l'IAS dans un communiqué. « Après la mort de Joep Lange (décédé dans le crash de l'avion MH 17 abattu au-dessus de l'Ukraine en 2014, N.D.L.R), c'est un autre géant de la lutte contre le VIH qui disparaît », a réagi auprès du « Quotidien », le Pr Jean-François Delfraissy, ancien directeur de l'ANRS dont le Pr Cooper a été un compagnon de lutte depuis les années 1980.
Au cours de son mandat à la tête de l'IAS, le Pr Cooper a organisé la conférence internationale de Vancouver en 1996 au cours de laquelle les trithérapies ont été introduites pour la première fois. « C'était un pionnier des thérapies contre le VIH, et c'est aussi un des premiers qui a compris que le problème du sida allait bien au-delà de nos seuls pays riches », explique le Pr Delfraissy.
« Une grande intelligence et un cœur gigantesque »
En 1993, le Pr Cooper a décrit le premier cas australien d'infection par le VIH. Il a participé en 1986 à l'établissement de l'Institut Kirby de l'université de Sydney, dédié à la recherche en infectiologie, qu'il a dirigé sans interruption depuis. « David disposait de deux dons : sa grande intelligence et son gigantesque cœur », explique l'ancien ministre australien Michael Kirby, un ami proche du Pr Cooper. « C'est son intellect qui a fait de lui un des leaders de la réponse globale à l'épidémie de VIH [...] mais c'est de son grand cœur que pouvaient témoigner tous ceux qui l’ont connu, sa famille, ses collègues et ses patients », ajoute-t-il.
« Au cours de sa carrière David a continué à exercer en tant que médecin et était connu pour sa compassion », ajoute le directeur exécutif de l'IAS Owen Ryan. Sous la direction du Pr Cooper, l'institut Kirby a développé plusieurs programmes de collaboration dans la région Asie Pacifique. En 1996, il a notamment co-fondé HIV-NAT, un programme de recherche clinique avec le centre de recherche de la Croix-Rouge thaïlandaise et l'hôpital universitaire Chulalongkorn, à Bangkok. Il est également l'auteur de plus de 800 publications scientifiques.
En matière de lutte contre le VIH, « à côté des écoles américaines et françaises, il existe cette école australienne, basée sur la collaboration avec les pays en développement. David Cooper est le fondateur de cette école et de nombreux jeunes ont pris le relais », conclut, plein d'espoir, le Pr Delfraissy.
Contacté par « le Quotidien », le directeur de l'Agence nationale de recherche sur le sida et les hépatites (ANRS), le Pr François Dabis a également tenu à exprimer « sa sincère sympathie » à la famille du Pr Cooper, qu'il qualifie de « véritable leader et penseur de ces dernières décennies. Il aimait l'Europe et la France en particulier. C'était un véritable ami. Il nous manquera beaucoup », s'attriste-t-il.
Mise à jour du 20 mars 2018
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