Pour mettre au point un vaccin contre le VIH, la description des interactions hôte-virus au moment de la transmission est fondamentale. Des scientifiques ont décrypté certaines des particularités du VIH lorsqu’il est capable d’infecter un nouvel organisme.
On sait qu’une personne infectée chroniquement par le VIH héberge en réalité une très grande variété de souches, qui se développent au fil du temps par transformations virales multiples. Quand toutes ces variétés de virus sont transmises chez un partenaire non infecté, une seule est capable de provoquer l’infection, expliquent les chercheurs de l’Université de Pennsylvanie, dirigés par Bette Korber.
Leur travail a consisté à cloner des virus prélevés chez une personne nouvellement infectée et d’autres provenant d’un individu chroniquement infecté et à les comparer.
Quelques corrélations claires apparaissent : les VIH capables de nouvelles infections présentent des traits moléculaires spécifiques qui les distinguent des virus présents dans une forme évoluée d’infection. Ainsi, ils sont 1,7 fois plus infectants (p = 0,049) que les virus d’infections plus anciennes. Comparativement aux virus chroniques, ils sont capturés par les cellules dendritiques plus efficacement (p = 0,035) et présentés aux CD4 plus rapidement (p = 0,025). Et la protéine d’enveloppe « Env » est présente en quantité significativement plus importante (1,9 fois ; p = 0,048). Cette protéine est utilisée pour la pénétration virale dans la cellule hôte.
Orage de cytokines
Une autre propriété, qui pourrait être une caractéristique de toute infection virale débutante, est que le VIH infectant est capable de croître et se multiplier en présence d’interféron alpha. On sait que l’interféron alpha est une des cytokines antivirales produites par la réponse immunitaire innée face à toute nouvelle attaque infectieuse.
Une nouvelle infection déclenche un « orage de cytokines », qui se réduit ensuite progressivement. Ainsi, sous une certaine forme, le VIH est capable de faire face à cet orage de cytokines. Ce qui le distingue des formes du VIH correspondant aux infections chroniques, qui sont en revanche inhibées par l’interféron alpha.
Jusqu’ici, on avait décrypté des propriétés phénotypiques portant sur le tropisme des virus vis-à-vis des corécepteurs CCR5, et CXCR4.
« Ces nouvelles propriétés virales, qui agissent probablement de manière simultanée, méritent d’être prises en considération dans la mise au point d’un vaccin », conclut l’équipe.
PNAS, 1er avril 2013.
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