Recourir à l'odorat des chiens plutôt qu'à la PCR pour dépister le Covid pourrait être envisageable alors que l'AP-HP évoque dans un communiqué « des résultats très prometteurs » concernant la partie de son étude Salicov dédiée aux chiens renifleurs. Y ont été comparées les performances d'un test olfactif canin à celles du test de référence (RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé).
« Cette étude est la première de ce type réalisée au niveau international et devrait ouvrir la voie à une utilisation élargie du chien de détection olfactive dans la lutte contre le Covid, dans la droite ligne des récents travaux conduits sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé », avancent l'AP-HP et ses partenaires.
Le projet a été mené à l'initiative de l’École nationale vétérinaire d’Alfort (équipe Nosaïs du Pr Dominique Grandjean), sous la tutelle du ministère de l'Agriculture, et de l’AP-HP (unité de recherche clinique Necker Cochin du Pr Jean-Marc Tréluyer), avec le soutien de la Région Île-de-France et de l’agence régionale de santé Île-de-France.
Une sensibilité de 97 % et une spécificité de 91 %
Entre le 16 mars et le 9 avril 2021, 335 individus (âge médian 35 ans) ont été inclus dans l'analyse. Ils étaient venus se faire dépister dans les centres de dépistage Covisan AP-HP de l’Hôtel-Dieu et de la mairie du 14e arrondissement de Paris. Quelque 109 d'entre eux étaient positifs à la RT-PCR nasopharyngée.
Pour chacun des 335 participants, un échantillon de sueur a été collecté au niveau des aisselles grâce à des compresses. Celles-ci ont ensuite été placées dans des cônes d'olfaction disposés en ligne et reniflées par au moins deux chiens entraînés (sur les neuf ayant participé à l'étude). « Ces derniers n’ont pas été en contact avec les volontaires », est-il précisé dans le communiqué.
Le diagnostic des chiens s'est révélé très rapide (quasi instantané) et très performant, puisque les premiers résultats font état d'une sensibilité du test canin de 97 % et d'une spécificité de 91 %. « Ces résultats confirment scientifiquement la capacité des chiens à détecter une signature olfactive du Covid », lit-on. À noter toutefois que ces résultats n'ont pas encore été publiés.
Dans une phase suivante de l'étude, les chiens pourraient être entraînés pour renifler directement le masque des individus à dépister, voire les individus eux-mêmes, explique le Dr Grandjean dans une vidéo, soulignant que ce sera au gouvernement de positionner la place de ce type de dépistage. L'équipe du Dr Grandjean travaille par ailleurs avec l'hôpital Foch pour caractériser les composés organiques volatils en cause dans le Covid.
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