ENTRE LES 18 et 28 mai derniers, quatre enfants, tous des garçons, ont été admis pour une symptomatologie neurologique au décours d’une grippe A(H1N1)v. Chez tous ces jeunes patients le diagnostic de l’infection a été confirmé par recherche d’ARN viral sur des prélèvements nasopharyngés, ARN non retrouvé dans le liquide céphalo-rachidien. De même, tous ont connu une guérison sans séquelle neurologique.
Le premier patient était un garçon de 17 ans. Il était hospitalisé pour faiblesse généralisée, désorientation, réponse ralentie et intermittente aux questions. Il était confus et ne pouvait soulever ses membres supérieurs. Le tableau s’est amendé en trois jours.
Le deuxième avait 10 ans. Il avait été admis en urgence pour une crise tonico-clonique de 3 minutes, suivie d’un état post-critique. L’accès est survenu au 4e jour d’une hyperthermie à 40 °C. Trois heures plus tard, une autre crise survenait, suivie d’une troisième au 4e jour d’hospitalisation.
Le troisième garçon avait 7 ans. Il était hospitalisé au 2e jour d’une hyperthermie pour crise convulsive. Cet épisode est resté unique et la sortie a été autorisée au 3e jour.
Le dernier patient avait 11 ans. Il avait été hospitalisé en raison du tableau grippal. A l’admission une ataxie était constatée. Peu de temps après survenait une crise comitiale. Au cours des deux premiers jours d’hospitalisation il était désorienté, avec des hallucinations, il répondait avec difficultés aux questions et aux ordres simples. Au 4e jour, tout était rentré dans l’ordre.
6 % des décès associées aux virus influenza.
Selon un éditorial émanant des Centers for Disease Control (CDC), la sévérité des troubles rapportés est moindre que celle connue au cours des grippes. Ces complications représentent quelque 5 % des encéphalopathies et encéphalites des enfants. Elles sont responsables de 6 % des décès associées aux virus influenza.
Une étude menée au Japon, signale le commentaire, montre que la majorité des encéphalopathies grippales survient chez les moins de 5 ans. Les signes neurologiques apparaissant au cours des deux premiers jours. Une autre enquête, toujours japonaise, constate la guérison totale dans la moitié des cas, des séquelles modérées dans 20 % des cas et sévères chez 10 % des patients, un décès pour les 20 % restants.
S’il fallait tirer une leçon de ces quatre cas américains c’est, selon les auteurs, que la survenue de crises convulsives ou de troubles mentaux au cours d’une infection de type grippal doit faire évoquer une grippe saisonnière ou due au virus A(H1N1)v. La prévention de ces troubles neurologiques par les antiviraux n’est pas encore déterminée.
JAMA, vol 302, n° 16, pp. 1746-1748.
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