« En moyenne, nous sortons deux à trois fiches techniques chaque année. Notre souci est de toujours réagir à bon escient en ciblant des alertes à risque épidémique qui vont avoir un intérêt pour les médecins de première ligne que sont les infectiologues, les urgentistes et les généralistes », explique le Dr Hélène Coignard-Biehler, co-responsable du groupe « procédures » du réseau SPLIF-COREB (Société de pathologie infectieuse de langue française - Coordination du risque épidémiologique et biologique), en compagnie du Dr Christophe Rapp, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Bégin et du Dr Marie-Charlotte Chopin, infectiologue au CH de Valenciennes.
Le réseau SPILF-COREB compte deux groupes de travail. Le groupe « Recherche » travaille sur des projets de recherche clinique sur les maladies émergentes (lire ci-dessus). Quant au groupe « Procédures », sa mission est de faire à la fois un travail de fond et de rédiger des fiches techniques à chaque nouvelle alerte épidémiologique pouvant avoir un impact sur le territoire français.
« En amont, nous faisons d’abord un travail de fond avec un réseau d’experts constitué d’infectiologues, d’urgentistes, de généralistes, d’un hygiéniste et d’un cadre de santé. Nous nous appuyons aussi sur des experts de l’InVS et des experts de chaque pathogène dans les Centres nationaux de référence [CNR] », explique le Dr Coignard-Biehler.
Mais le groupe « Procédures » se doit aussi de réagir face à toute nouvelle alerte infectieuse un peu sérieuse. « Nous rédigeons alors une fiche technique de six pages qui se veut résolument pratique et clinique. L’objectif est de fournir des informations très concrètes aux médecins de première ligne », explique le Dr Coignard-Biehler.
Chaque fiche est rédigée selon une procédure bien précise. Elle s’ouvre sur une note introductive pour donner quelques éléments de contexte à propos du pathogène concerné ainsi que les principales données épidémiologiques (nombre de cas recensés en France et dans le monde). La fiche comporte ensuite plusieurs parties : « dépister », « protéger », « prendre en charge », « traitement », « alerte ».
En juin 2011, le réseau SPILF-COREB a sorti une fiche technique sur Escherichia coli enterotoxinogène. « En septembre 2012, nous avons fait une procédure sur les Hantavirus au moment de l’alerte sur le Yosemite Park, puis sur MERS CoV en avril 2013. En ce moment, nous sommes en train de finaliser sur une fiche concernant les grippes émergentes HxNy », explique le Dr Coignard-Biehler.
La diffusion des fiches est faite notamment via les sociétés savantes pour les infectiologues et les urgentistes. « Dans ces deux spécialités, c’est assez bien organisé. Il y a des listes d’e-mailing qui fonctionnent bien. C’est un peu plus compliqué de trouver des canaux de diffusion permettant de toucher d’emblée tous les généralistes. Mais nous avons contacté le conseil de l’Ordre qui a accepté de mettre nos procédures en lien sur son site », souligne le Dr Coignard-Biehler.
D’après un entretien avec le Dr Hélène Coignard-Biehler, co-responsable du groupe « procédures » du réseau SPLIF-COREB, infectiologue à l’hôpital Necker et urgentiste au SAMU de Paris.
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L’objectif est de fournir des informations très concrètes aux médecins
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