Discordes dans la communication autour de l’épidémie Ebola

Publié le 02/04/2014
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Crédit photo : AFP

Alors que le porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Grégory Hartl, s’exprimant à Genève, s’est voulu rassurant sur l’épidémie mortelle d’Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest, la qualifiant de « géographiquement circonscrite », l’organisation Médecins sans frontières estime qu’elle est difficile à maîtriser.

Selon l’OMS, 83 cas suspects sont décédés en Guinée depuis début mars. Au Liberia, 7 cas ont été confirmés, 4 sont décédés.« Nous devons être prudents sur la façon dont nous qualifions ces données, a réitéré le porte-parole de l’OMS. L’épidémiologie est la même qu’antérieurement, il s’agit d’une épidémie associée à des cas sporadiques. » L’OMS explique que les cas diagnostiqués à Conakry, capitale de la Guinée, et au Liberia ont pu être tracés et proviennent du sud-est de la Guinée où les flambées ont débuté.

De son côté, Mariano Lugli, coordinateur de MSF sur place, qualifie l’épidémie de « sans précédent » et estime « que son ampleur n’a jamais été atteinte ». La Sierra Leone a rapporté 5 cas suspects, aucun n’est confirmé.

Des mesures de précaution au Niger

Cependant, l’épidémie menace. Le ministre de la Santé publique au Niger, Monsieur Mano Aghali, a présidé le 28 mars une réunion extraordinaire du Comité national de gestion des épidémies (CNGE). Le ministre a d’emblée précisé que l’objet de la réunion est la situation de l’épidémie de fièvre hémorragique à virus Ebola apparue dans le sud forestier de la Guinée-Conakry. Aucun n’est enregistré à l’heure actuelle au Niger, qui n’est pas pour autant épargné par le risque de propagation de cette épidémie.

Les recommandations

Un ensemble de recommandations devrait être mis en place pour faire face à cette épidémie :

– réactiver les Comités de gestion des épidémies à tous les niveaux ;

– mettre à jour et vulgariser le Plan de préparation et de riposte à l’épidémie, y compris le positionnement des intrants ;

– renforcer la surveillance des fièvres hémorragiques au niveau des aéroports, le long des zones frontalières, au sein des communautés et dans les formations sanitaires ;

– partager de façon efficace les informations sur l’évolution de l’épidémie ;

– renforcer la surveillance épidémiologique au niveau des points d’entrées, à savoir les frontières terrestres et maritimes, les gares, les aéroports ;

– élaborer un plan de contingence contre la maladie ;

– sensibiliser le personnel de santé, les agents des compagnies de transport et des populations aux bonnes pratiques de propreté et de mesures d’hygiène.

Des mesures qui semblent parfois appliquées sans concertation, et sans réelles décisions, puisque des passagers guinéens auraient été abandonnés par Air Mauritanie en raison de la crainte inavouée de l’épidémie Ebola. La compagnie aérienne a démenti mais les réactions restent vives autour d’un possible isolement de la Guinée.

Dr Anne Teyssédou

Source : lequotidiendumedecin.fr