LE 15 MARS 2003, pour la première fois de son histoire, l’OMS lançait une alerte épidémiologique mondiale. Le SRAS se propageait en quelques mois à plus de 30 pays, touchant plus de 8 000 personnes dont 800 décès.
Dix ans plus tard, c’est encore un coronavirus qui inquiète les autorités sanitaires. « Ma plus grande inquiétude aujourd’hui concerne le nouveau coronavirus. Nous ne savons pas grand-chose de ce virus au regard du danger potentiel qu’il représente. Toute maladie nouvelle qui prend de court notre savoir est hors contrôle », soulignait la semaine dernière Margaret Chan, le directeur générale de l’OMS (organisation mondiale de la santé) en conclusion de l’Assemblée mondiale de la Santé qui s’est achevée le 28 mai dernier. Margaret Chan soulignait l’importance de la coopération internationale dans la lutte contre ce type de fléau, une des leçons tirées de la pandémie de SRAS de 2003. « Le nouveau coronavirus n’est pas un problème qui peut être réglé par un seul pays. C’est une menace mondiale », a-t-elle indiqué. Un début de polémique est né, en effet, après les accusations des autorités saoudiennes que des brevets avaient été déposés par des chercheurs du centre médical Erasmus aux Pays-Bas et des industriels. S’il n’est pas possible de breveter un virus, il est toutefois possible de poser un brevet sur des procédures permettant d’obtenir le séquençage du virus.
Début de polémique.
L’OMS a promis « une enquête » et Margaret Chan a déclaré vouloir combattre toutes les « barrières » qui pourraient empêcher un État membre de mettre en œuvre ses obligations internationales en matière de santé. « Aucune propriété intellectuelle ne doit se dresser comme un obstacle », a-t-elle lancé.
Dans un état des lieux des progrès réalisés depuis 10 ans, Christopher R. Braden et coll. notent parmi les mesures qui ont permis de contrôler la pandémie, le leadership exercé par l’OMS, lequel a facilité l’échange d’information entre cliniciens, épidémiologistes, microbiologistes et chercheurs. « Ces efforts ont conduit à la mise en place d’un réseau de laboratoires utilisant les techniques de diagnostic les plus modernes susceptibles d’identifier, de caractériser et de mettre en œuvre le séquençage l’agent causal », se réjouissent-ils dans un article publié par les CDC. Ils rappellent que les autorités locales en Chine avaient mésestimé le danger et que les premières investigations bactériologiques conduisaient plutôt sur la piste d’une Chlamydia. Une des autres leçons tirées de l’expérience de 2003, est l’accent mis sur la capacité des virus à se transmettre d’une espèce à l’autre et donc sur la nécessité d’une approche multidisciplinaire à l’interface de la santé humaine, animale et de la santé environnementale. Les CDC soulignent toutefois que les capacités nationales ne sont pas encore optimales dans tous les pays et que moins de 20 % des 194 États membres de l’OMS sont en conformité avec le nouveau Règlement sanitaire international.
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