Des responsables de Médecins sans Frontière (MSF), en charge de la campagne de vaccination contre Ebola dans le cadre de la lutte contre l'épidémie ont dénoncé la confusion suscitée dans la population locale par la mauvaise communication autour de son action. « Autour de la vaccination, je considère que le message ne s'est pas bien fait », a estimé Jean-Clément Cabrol, coordinateur médical d'urgence de MSF, lors d'une conférence de presse.
58 cas depuis le début de l'épidémie
Premier reproche : l'utilisation du terme « vaccination expérimentale » qui « ne facilite pas les choses », selon Jean-Clément Cabrol. Par ailleurs, les discours autour du vaccin ont fait naître sur le terrain de faux espoirs d'une campagne massive de vaccination, alors qu'il n'est prévu que de vacciner les contacts et les contacts des contacts des patients dont l'infection par le virus Ebola a été confirmée par un test PRC effectué en laboratoire. « On voit déjà aujourd'hui des gens qui refusent l'hospitalisation alors qu'ils sont positifs, en disant "j'attends le vaccin" », alerte Jean-Clément Cabrol.
Selon un décompte de l'OMS, 58 cas d'Ebola ont été recensés depuis la flambée qui s'est déclarée le 8 mai à Bikoro, à 600 km de Kinshasa, à la frontière avec le Congo-Brazzaville. L'épidémie s'est ensuite propagée à la ville de Mbandaka, peuplée de 1,2 million d'habitants. « Ce qui est inquiétant, c'est qu'on a pratiquement tous les jours aujourd'hui de nouveaux cas confirmés, à un rythme assez rapide », a poursuivi Jean-Clément Cabrol.
Une communication insuffisante
Jean-Clément Cabrol a estimé que la RDC, l'OMS et d'autres ont répondu rapidement et en force à la flambée d'Ebola, mais a jugé encore « insuffisants » les efforts pour informer la population. « Il y a une méconnaissance de la maladie dans la population (...) Une grosse partie d'entre elle considère que c'est quelque chose comme de la sorcellerie », a-t-il déploré, tout en faisant état de menaces visant des membres du personnel médical accusés d'apporter eux-mêmes la maladie.
Pour chaque cas confirmé, a-t-il rappelé, 80 personnes devraient être vaccinées. Mais cela pose de sérieux problèmes logistiques, car, actuellement, la capacité est de 40 vaccinations par jour.
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