Congrès ICAAC à Washington

Editorial : et de quatre

Publié le 30/10/2014
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Forte du succès des éditions précédentes, la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) s’est associée une nouvelle fois au « Quotidien du Médecin » pour vous livrer l’actualité de l’ICAAC. Nous remercions tous ceux qui ont accepté de vous faire partager ce qui a retenu leur attention. Cette année première fois, une session a été co-organisée par l’American Society of Microbiology et la SPILF, sur le thème des endocardites. De toute évidence cela a été un grand succès au vu du nombre de participants et de la richesse des échanges. Nous espérons que cette collaboration pourra se poursuivre et éventuellement se bilatéraliser à l’occasion des Journées nationales d’infectiologie et nous remercions tous ceux qui s’investissent pour que ce partenariat puisse exister.

L’infection par le VIH fait toujours l’objet de multiples présentations, notamment les nouvelles molécules ou associations et la prévention. La « PrEp » ou prophylaxie pré-exposition fait partie des méthodes de prévention à proposer, en particulier chez les gays, mais ne peut se substituer à l’ensemble des autres mesures et doit s’intégrer dans une démarche globale. Plusieurs questions ne sont pas résolues, telles que l’observance et la tolérance au long cours.

À l’inverse, le VHC a suscité un peu moins de présentations que précédemment, comme si le problème de la prise en charge de cette infection était désormais considéré comme réglé… Les nouvelles molécules arrivent pourtant, et la concurrence va être rude. La stratégie thérapeutique, qui doit permettre la guérison de la majorité des cas, devra prendre en compte de multiples paramètres et notamment le nombre de patients à traiter. L’impact économique de ces nouveaux traitements est majeur et ne doit pas être ignoré. Il faut espérer toutefois que l’efficacité reste la priorité des décideurs.

Parmi les maladies émergentes, le MERS Coronavirus a mobilisé l’attention, mais c’est bien sûr le virus Ebola qui a occupé une place médiatique importante. Il a fait l’objet de quelques présentations qui ne sont pas rapportées ici. Nous ne doutons pas que 2015 sera une année riche en communications sur ce thème. Même si le risque dans nos pays reste probablement limité, Il est indispensable et urgent que la communauté internationale se mobilise et que la recherche soit activement développée face à cette crise sanitaire.

Les avancées des méthodes diagnostiques microbiologiques ont également été mises à l’honneur. Si leur intérêt est indéniable, force est de constater que la discussion entre microbiologiste et clinicien reste le meilleur moyen pour optimiser la prise en charge thérapeutique. Enfin, le juste usage des anti-infectieux est au cœur de notre activité et les études de PK-PD dont l’objectif est d’optimiser les posologies des traitements, suscitent toujours de nombreux travaux. Vous trouverez des données notamment chez l’obèse, population que nous serons de plus en plus souvent amenés à prendre en charge.

Ce numéro est remarquable par la diversité des thèmes abordés. Néanmoins certains seront peut-être déçus de ne pas y trouver de brèves concernant des sujets tels que la vaccination, C. difficile, ou les entérobactéries productrices de bétalactamases, qui nous posent de plus en plus de problèmes y compris en milieu communautaire… Nous faisons de notre mieux pour vous satisfaire et sommes à l’écoute de vos suggestions pour la cuvée 2015 !

Présidente de la SPILF
Pr France Roblot

Source : Congrès spécialiste