Pour le première fois, des chercheurs de l'université de Strasbourg, dirigés par Thomas Baumert (Unité Inserm U1110), montrent que des modifications épigénétiques provoquées par le virus de l'hépatite C (VHC), avant son élimination de l'organisme, sont responsables d'un surrisque de carcinome hépatocellulaire (CHC).
Le VHC est un virus à ARN qui n'intègre pas son génome à celui de la cellule qu'il infecte. Toutefois, selon une publication dans la revue « Gastroenterology », il a tout de même un impact sur le génome des hépatocytes, sous la forme de modifications épigénétiques et plus précisément de certaines acétylations au niveau des histones 3.
Les chercheurs ont analysé le contenu de biopsies hépatiques de plus de 50 patients : 6 patients contrôles non infectés, 18 patients ayant une infection chronique encore non traitée, 8 patients dont l'infection a été guérie grâce à un traitement antiviral à action directe (AAD), 13 patients dont l'infection a été traitée avec l'interféron, 4 patients atteint d'une infection chronique par le virus de l'hépatite B, et 7 patients atteints de stéatose hépatique non alcoolique. Ils ont également analysé les tissus hépatiques de souris dotées d'un foie humanisé.
Un effet sur les gènes de l'inflammation et de la tumorogenèse
Une altération était commune à tous ces patients : la mutation H3K27ac au niveau de l'histone 3. Cette modification change la structure 3D de la chromatine et donc l'expression de certains gènes de réponse inflammatoire, ainsi que d'autres impliqués dans la tumorogenèse.
Même éradiqué par un traitement antiviral à action directe, le virus de l’hépatite C laisse ces traces persistantes, qui maintiennent un surrisque de carcinome hépatocellulaire (CHC), particulièrement en cas de fibrose avancée. Cette modification épigénétique est d'autant plus persistante que le traitement a été tardif et que la fibrose du foie est avancée. Les altérations identifiées par les chercheurs chez les patients traités par AAD sont les mêmes que celles retrouvées chez des patients traités par interféron.
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