L’ANRS a officiellement lancé la cohorte ANRS HEPATER mise en place en collaboration avec l’Association française pour l’étude du foie et qui va permettre de suivre 25 000 patients atteints d’hépatite C ou B. « Cette cohorte est une opportunité exceptionnelle de mesurer les vrais bénéfices et les limites des traitements à court et à long terme », a indiqué le Pr Stanislas Pol, hôpital Cochin (INSERM U1016, Paris), investigateur coordonnateur de la cohorte. Quelque 36 centres cliniques hospitaliers répartis sur tout le territoire vont donc inclure 25 000 patients atteints d’une hépatite C ou B, en phase chronique de la maladie ou guéris, qu’ils aient reçu un traitement ou pas. Les participants vont être suivis pendant 8 ans et les données cliniques, biologiques et socio-démographiques vont être recueillies. Les premiers patients ont commencé à être inclus en août 2012. À ce jour, la cohorte compte 9 500 patients. Une biothèque de 1 million de prélèvements va pouvoir également être constituée.
Valider les pratiques ou de les adapter
L’objectif est de suivre les patients avant la mise sous traitement, y compris dans les phases les plus précoces d’accès aux nouvelles molécules via une autorisation temporaire d’utilisation (RTU) et après l’arrêt du traitement. « Du point de vue de la santé publique, l’arrivée de nouveaux traitements nécessite qu’on dispose d’outils objectifs de suivi à large échelle et sur le long terme. C’est l’un des objectifs principaux de la cohorte », soulignent les organisateurs.
Elle permettra en effet de répondre à un certain nombre d’interrogations posées par l’arrivée de nouveaux traitements qui « ont changé la donne depuis 2011 », notamment sur l’efficacité des nouvelles molécules, administrées dès les stades d’ATU (autorisation temporaire d’utilisation), puis en pratique courante, sur leur tolérance ou encore sur les meilleures combinaisons en fonction du stade de la maladie ou du génotype viral et sur la durée optimale de traitement. La cohorte se veut enfin une plateforme à la disposition des chercheurs et de la communauté scientifique.
« Les données issues de la cohorte vont permettre de valider les pratiques ou de les adapter... c’est un outil unique en France qui va permettre aux chercheurs de disposer de données recueillies dès l’initiation des traitements, y compris dans les phases d’ATU, lorsque les molécules n’ont pas encore d’autorisation de mise sur le marché. C’est également une formidable opportunité de pouvoir répondre, par la recherche, à des questions liées au vécu du traitement et de rationaliser l’usage des médicaments », se réjouit le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS.
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