Alors que s'achève le sommet mondial sur l’hépatite (au Brésil, du 1er au 3 novembre), différentes associations donnent de la voix pour promouvoir la réduction des risques, et des baisses de prix des traitements.
Tout en saluant la volonté des pays membres de l’OMS d’éliminer les hépatites virales d’ici 2030, une coalition d’organisation de patients, soignants, chercheurs et experts en santé publique souhaitait porter l’accent sur l’accès effectif aux services de prévention et aux traitements des usagers de drogues.
Accès quasi-inexistant aux services de prévention
Diverses organisations, parmi lesquelles Coalition Plus, Médecins du Monde, l’International Aids Society, ou encore la World Hepatitis Association, ont signé une déclaration commune affirmant que « les épidémies d’hépatite B et C ne pourront pas être éradiquées tant que les usagers de drogue seront perçus comme des criminels ». Les signataires expriment leur « inquiétude quant au décalage croissant entre l’impact immense des épidémies d’hépatites B et C sur les personnes usagères de drogues (via le partage des seringues et autres matériels d’injection non-stérile), et leur accès quasi-inexistant aux services de prévention, de diagnostic et de traitement, à l'échelle mondiale. »
Cette déclaration commune insiste sur le fait que « l’accès aux programmes d'échange de seringues à bas seuil, aux thérapies de substitution aux opiacés, au traitement de l'hépatite C et autres interventions de réduction des risques est essentiel pour réduire le nombre de nouvelles infections et la prévalence chez les personnes usagères de drogues », et que le « manque d'accès aux soins de l'hépatite pour ces personnes est directement lié à nos lois et politiques qui pénalisent l'usage, la détention de drogues ainsi que les personnes usagères de drogues elles-mêmes. »
Pour conclure, les signataires enjoignent « les dirigeants politiques mondiaux à éliminer toutes les barrières qui empêchent les personnes usagères de drogues d’accéder aux services de prévention et de traitement. Cela inclut de réformer les lois, les procédures d'application des lois et les critères discriminatoires qui entravent l'accès à ces services, y compris la pénalisation des délits mineurs et non-violents liés aux drogues. Il est urgent d’adopter une approche fondée sur la promotion de la santé publique, le respect des droits humains et les données scientifiques. »
Négociation d’un générique pour 120 dollars, par MSF
De son côté, Médecins sans frontières (MSF), s’interroge par la voix de sa responsable de la campagne d'accès aux médicaments, Jessica Burry, « À quoi cela sert de fabriquer un médicament de pointe si personne ne peut l’acheter ? Même certains gouvernements ont du mal à proposer ces traitements dans le cadre de leur système de santé public ». L’association s’insurge depuis longtemps à propos du prix de certains médicaments, et en particulier de ceux des antiviraux d’action directe, utilisés dans le traitement de l’hépatite C. MSF annonce « avoir conclu un accord pour l’achat de versions génériques du sofosbuvir et du daclatasvir, deux médicaments contre l’hépatite C, à 1,40 dollar (1,20 euro) par jour, soit 120 dollars (un peu plus de 100 euros) pour un traitement de 12 semaines », au lieu des « 147 000 dollars, prix proposé par Gilead et Bristol Myers-Squibb pour ce traitement dans les pays riches », et même des 3 200 dollars, prix dit « d’accès », auquel MSF achetait ces médicaments (le sofosbuvir et le daclatasvir) auprès de Gilead et BMS. L'association MSF prend en charge des patients atteints d’hépatite C dans 11 pays.
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