Diagnostic souvent trompeur, sérologies mal interprétées, motifs d’hospitalisations erronés, la maladie de Lyme reste difficile à diagnostiquer, et son incidence nationale, incertaine.
Dans le bulletin EuroSurveillance daté du 28 août 2014, un collectif de médecins a pu estimer à partir des 331 cas recensés par les médecins généralistes Sentinelles entre 2004 et 2012 et validés, et les données d’hospitalisation PMSI, le taux d’incidence annuelle à 42 cas /100 000 habitants en France. Un taux relativement stable sur cette période de 4 années d’observation mais supérieur à la précédente enquête 1999-2000 qui l’ avait établi à 9,4/100 000.
Le Limousin et l’Alsace, très au-dessus de la moyenne nationale
Plusieurs enquêtes épidémiologiques ont effectivement déjà signalé une multiplication des cas au cours de la dernière décennie, d’un facteur 2 à 3,6 selon les auteurs, en Europe comme aux États-Unis. « Mais, remarquent les signataires de cette dernière publication, si ces données suggèrent fortement qu’il y a une augmentation de maladie de Lyme en France, elles doivent être comparées avec précaution car les résultats sont extrêmement liés aux méthodes de surveillance qui ne sont pas les mêmes d’une enquête à l’autre et qui se sont renforcés ».
En accord avec les caractéristiques de la maladie, il existe de grandes variations interrégionales avec un taux d’incidence annuelle de 184/100 000 dans la région du Limousin et en Alsace, contre 0 dans le Nord-Pas-de-Calais et en Bourgogne. La maladie de Lyme concerne plutôt le sexe féminin (52 %), et deux tranches d’âge sont particulièrement concernées, les jeunes enfants entre 5 et 10 ans, et les personnes plus âgées de 50-70 ans.
Dans 74 % des cas, une piqûre de tique est rapportée par la victime - le délai moyen entre la piqûre et le diagnostic étant de 28 jours (médiane à 10 jours) - et dans 93 % des cas, l’érythème migrateur est présent. Parmi les 14 384 hospitalisations enregistrées entre 2004 et 2009 (données PMSI), 5 727 étaient véritablement compatibles avec le diagnostic de maladie de Lyme, soit seulement 40 % des admissions enregistrées pour ce motif.
A Vandenesch et coll. Incidence and hospitalisation rates of Lyme Borreliosis, France, 2004 to 2012. Eurosurveillance Volume 19, Issue 34, 328 August 2014
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