L'utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PrEP) en continu dans le cadre de la prévention des nouvelles infections par le VIH se révèle faisable et bien tolérée chez les adolescents masculins ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes. Toutefois, l'adhérence des adolescents décroît rapidement. Ces résultats viennent d'être publiés dans le « JAMA Pediatrics » par le Dr Sybil Hosek, de l'hôpital Stroger de Cook County, aux États-Unis, et ses collègues.
Le TDF (ténofovir disoproxil fumarate/emtricitabine) dispose d'une extension d'AMM dans plusieurs pays (dont la France), qui autorise son utilisation dans le cadre de la PrEP. Les essais démontrant l'efficacité de cette stratégie de prévention n'incluaient toutefois pas les jeunes de moins de 18 ans.
Le Dr Hosek et ses collègues ont monté le projet Interventions 113, une étude de phase 2 incluant 76 gays de 15 à 17 ans, recrutés dans des centres spécialisés dans la santé des adolescents de 6 villes américaines. Tous ces participants, séronégatifs au début de l'étude, ont participé à un programme complet de prévention des IST et du VIH, dont la PrEP faisait partie. La PrEP était prise en continu pendant 48 semaines. Les auteurs précisent que 29 % des participants sont noirs, 14 % sont blancs et 21 % hispaniques.
3 infections VIH sur 76 participants
Au cours des 48 semaines de suivi, 23 IST ont été diagnostiquées chez 12 participants, et 3 nouvelles infections par le VIH ont été documentées, soit un taux de séroconversion de 6,4 pour 100 personnes-années. Les jeunes contaminés par le VIH au cours de l'étude présentaient tous des taux sanguins assez faibles de ténofovir, correspondant à des prises de médicament inférieur à 2 comprimés par semaine.
Les auteurs notent aussi qu'un taux sanguin optimum de ténofovir (plus de 700 fmol – fentomoles – par goutte de sang prélevée) était bien détecté chez 54 % des participants au bout de 4e semaine, avant de diminuer : 47 % à la 8e semaine, 49 % la 12e semaine, 28 % à la 24e semaine, 17 % à la 36e semaine et 22 % à la 48e semaine. Le niveau de ténofovir restait toutefois détectable chez 95 % des participants au cours des 12 semaines.
« Le manque d'adhérence est un problème récurrent chez les adolescents, affirment les auteurs, les jeunes patients pourraient bénéficier d'un support plus important que les adultes, avec davantage de contacts de la part du personnel médical », concluent-ils.
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