La description par le menu de l’apoptose des CD4 au cours de l’infection VIH n’est pas qu’un travail scientifique de très haute volée, publié simultanément dans Nature et Science. À peine ont-ils découvert qu’il s’agit d’une forme très inflammatoire de mort cellulaire, la pyroptose, médiée par l’enzyme caspase 1, les chercheurs se proposent d’ores et déjà de lancer un essai de phase 2 avec un anti-inflammatoire existant inhibiteur de la caspase 1, très prometteur in vitro.
Cette stratégie pourrait ainsi aider à bloquer la progression de la maladie et à améliorer les traitements actuels antirétroviraux.
Une apoptose très inflammatoire
« Notre étude a permis d’identifier les racines du SIDA, c’est-à-dire comment les cellules CD4 meurent, estime Gilad Doitsh, l’investigateur principal de l’article publié dans Nature. Malgré 30 ans de recherche sur le VIH, le processus clef VIH/SIDA est resté gardé dans une boîte noire. »
Tout passe initialement dans l’infection par la protéine IFI16 qui, en tant que « détecteur d’ADN », met le feu aux poudres et entraîne la pyroptose des cellules immunitaires. Le fait de réduire l’activité d’IFI16 s’est traduit in vitro par une inhibition du phénomène de pyroptose.
En ciblant non pas le virus mais l’hôte, la piste de l’anti-inflammatoire spécifique permettrait d’éviter l’émergence rapide de résistance. Ce pourrait être à la fois un traitement d’attente pour les patients n’ayant pas accès aux antirétroviraux et un adjuvant chez les sujets déjà traités. Diminuer l’inflammation persistante permettrait de freiner des phénomènes liés au vieillissement, comme la démence et les maladies cardiovasculaires, mais aussi de ralentir la formation des réservoirs viraux.
Nature et Science, publiés le 19 décembre 2013
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