Rarement un virus n'aura été disséqué par autant de chercheurs sur une période de temps aussi courte. Après plusieurs publications la semaine dernière, un nouvel article paru dans le « New England Journal of Medicine » apporte une information rassurante : le 2019-nCoV semble moins contagieux que le SRAS de 2003 dont les 8 000 cas et 774 décès, ont laissé un mauvais souvenir aux autorités chinoises.
Qun Li, et ses collègues du centre national de contrôle des maladies de Pékin, ont regardé les données de 425 patients (âge moyen de 59 ans), dont 56 % d'hommes, et dont une courte majorité a été infectée dans le marché aux poissons et aux fruits de mer de Huanan où l'on localise le début de l'épidémie.
La taille de l'épidémie a doublé tous les 7,4 jours, pour un taux de contagiosité de 2,2 personnes par nouveau cas, un taux proche de celui de la grippe (environ 1,3) mais bien loin des pathologies très contagieuses comme la rougeole (environ 12). « Le SRAS avait un taux de contagiosité de 3 environ, et l'épidémie a pu être contenue avec succès par des mesures d'isolement et de contrôle des infections », rappellent les auteurs. Ces derniers précisent toutefois que ce taux de contagions relativement bas peut être dû aux mesures de restriction des transports et d'isolation des malades mises en place depuis le début de l'année. « Il faut intensifier les efforts », insistent-ils.
Une période d'incubation de 5,2 jours
Les auteurs ont également évalué la durée d'incubation du 2019-nCoV à 5,2 jours, en se basant sur les données de 10 cas confirmés. Ils ont également estimé, à partir des données de 45 patients infectés avant le premier janvier, qu'il s'est écoulé en moyenne 5,8 jours entre l'apparition des premiers symptômes et la première consultation.
Après le 1er janvier et la mise en place des premières mesures de communication, cette durée n'a pas été significativement réduite et s'établit à 4,6 jours. L'imprécision de l'estimation justifie, du point de vue des épidémiologistes chinois, une quarantaine de 14 jours pour les personnes infectées.
En revanche, le temps moyen écoulé entre les premiers symptômes et l'hospitalisation est passé de 12,5 à 9,1 jours. « Il semble subsister des difficultés pour identifier et isoler les cas lors des premiers stades de la maladie », estiment les auteurs.
Les chercheurs constatent également qu'après un pic observé le 8 janvier (plus de 40 nouveaux cas ce jour-là), le nombre de nouveau cas par jour est tombé en dessous de 5 par jour. Ils précisent toutefois que cela ne signifie pas que le pic épidémique ait été dépassé : « Cette baisse est due à au délai nécessaire pour que l'on confirme les cas », expliquent-ils.
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