L’effet escompté s’amorce doucement. Depuis la recommandation en 2010 du vaccin antipneumococcique à 13 valences (13V), le nombre de cas de méningites à pneumocoques (MP) diminue plus fortement qu’avec le vaccin à 7 valences (7V), en particulier chez les enfants de moins de 2 ans.
Comme le montre l’étude de surveillance menée pendant 12 ans par le Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique (GPIP) et l’Association clinique thérapeutique infantile du Val de Marne (ACTIV) auprès de 227 services de pédiatrie travaillant avec 168 laboratoires de microbiologie, la tendance est significative sur la période 2009-2012, avec une baisse de 27 % et d’un peu plus de 28 % chez les moins de 2 ans.
Absence d’émergence de sérotypes non vaccinaux
Si le vaccin 7V avait diminué le nombre de MP, un déplacement vers les autres sérotypes faisait que le Streptococcus pneumoniae était resté la principale cause des méningites bactériennes. De plus, la baisse pour les MP était moins forte que celle constatée pour les autres infections invasives à pneumocoques (septicémies, pneumopathies, mastoïdites), sans doute en raison de la plus forte diversité des sérotypes rencontrés. L’arrivée du vaccin à 13V était donc très attendue.
Les conclusions positives du GPIP confirment les chiffres de l’InVS, qui avait rapporté elle aussi une réduction des cas de MP chez les enfants inférieur ou égal à 15 ans, passant de 1,4/100 000 en 2001-2002 à 0,9/100 000 en 2011-2012, avec l’effet le plus important chez les enfants de moins de 2 ans. Autre gros point positif, contrairement au vaccin 7V, il n’y a pas eu d’émergence d’autres sérotypes non vaccinaux.
Des souches bactériennes moins résistantes
Il faut noter toutefois que l’arrivée du vaccin n’a pas modifié la mortalité. Malgré une distribution différente entre les sérotypes, le chiffre reste à hauteur de 10,6 %. De plus, la proportion des cas graves n’a pas varié au fil du temps. Pour les auteurs, « l’impact du vaccin ne s’exerce pas sur la gravité ni sur la mortalité ». Le vaccin à 13V renforce l’effet constaté avec le 7V sur la diminution des résistances aux antibiotiques.
Alors que le vaccin à 7V avait déjà entraîné une baisse franche des résistances avec la disparition de plusieurs sérotypes (6B, 9V, 14, 19F et 23F), celui à 13V a accentué le trait avec un taux de souches résistantes à la céfotaxime/ceftriaxone chutant de 31 % en 2007 à 7 % en 2012. Comme les auteurs le soulignent, l’évolution modeste mais positive à 2 ans de l’introduction de la vaccination 13V en France incite à poursuivre la surveillance pour en mesurer l’effet réel sur les MP.
The Pediatric Infectious Disease Journal, édition en ligne
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