Le vaccin rVSV ZEBOV GP, commercialisé par Mercks sous le nom d'Ervebo et utilisé sur le terrain depuis 2015 et l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest, vient d'obtenir une autorisation de mise sur le marché dans 4 pays africains : la République démocratique du Congo, le Burundi, le Ghana et la Zambie. Cette autorisation intervient 90 jours après que l'Organisation mondiale de la santé a évalué favorablement ce vaccin. « D'autres autorisations dans d'autres pays sont attendues dans les semaines à venir », précise l'agence onusienne dans un communiqué. L'obtention simultanée de ces AMM a été rendue possible par le processus enclenché par l'OMS : les autorités sanitaires des différents pays ont partagé une procédure d'autorisation commune.
« Ce genre de collaboration et d'innovation est un modèle pour les autres priorités de santé publique », s’est réjoui le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. Cette série d'autorisations va permettre le stockage et la distribution du vaccin dans ces territoires très exposés au risque d'épidémie.
Efficacité de 97,5 %
Lors des études préliminaires, Ervebo avait montré une efficacité de 97,5 %. En outre, les données accumulées lors de l'épidémie en cours en RDC (au cours de laquelle 290 000 personnes ont été vaccinées à ce jour) semblent indiquer que l'injection du vaccin permet de réduire le risque de décès chez une personne déjà infectée.
En octobre dernier, l'OMS avait précisé les modalités d'introduction d'un second vaccin : le Ad26.ZEBOV/MVA-BN, produit par Johnson & Johnson. Lors d'un entretien accordé au « Quotidien », le Dr Seth Berkley, directeur de l'Alliance pour les vaccins et l'immunisation (GAVI), avait rappelé que la principale difficulté du vaccin de Johnson & Johnson était « son schéma vaccinal, 2 doses de composition différente, espacées de 56 jours. Dans le contexte des régions rurales africaines, il faut étudier la faisabilité d'un tel schéma ».
L'OMS prolonge l'état d'urgence
En RDC, l'épidémie d'Ebola montre des signes d'accalmie : entre le 5 et le 11 février, seulement 3 nouveaux cas ont été confirmés, tous dans la région sanitaire de Béni, au sein de la province du Nord Kivu où l'épidémie est désormais contenue. Ces 3 cas sont liés à des cas déjà documentés, et ont été isolés quelques jours après le début des symptômes. Au cours des 21 derniers jours, 12 cas confirmés ont été recensés.
Malgré ces améliorations, le comité d'urgence de l'OMS réuni le 12 février dernier a pris la décision de maintenir la qualification de l'épidémie comme une urgence internationale. « L'épidémie doit continuer d'être une urgence de santé publique internationale », a déclaré le directeur général de l'OMS Tedros Adhanom Gebreyesus à l’issue de la réunion du comité d'experts. « Tant qu'il y aura encore un seul cas dans une région dangereuse et instable comme l'est la RDC, le potentiel existe pour une épidémie bien plus grande », ajoute-t-il.
Le comité d'urgence se réunira à nouveau dans 3 mois pour décider de la levée ou non de l'urgence de portée internationale, qui permet à l'OMS de prendre des mesures renforcées en matière de restriction aux voyages et de levée de fonds.
À la date du 11 février, 3 432 cas d'infections par le virus Ebola ont été recensés, dont 3 309 ont été confirmés et 2 253 sont décédés, soit un taux de létalité de 66 %.
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