Déjà utilisé dans plusieurs pays africains, le nouveau vaccin contre la méningite A (MenAfriVac ou PsA-TT pour polysaccharide-tetanus toxoid conjugate) confirme sa très grande efficacité, d’après une grande étude menée dans une population de 1,8 million de personnes de trois régions du Tchad. La vaccination consistait en l’administration d’une dose chez les sujets âgés de 1 à 29 ans.
Malgré une surveillance renforcée, aucun cas de méningite A n’a été rapporté dans les registres nationaux pour les trois régions vaccinées. Ce qui fait que, tous sérotypes confondus, le nombre de nouveaux cas de méningite a baissé de 94 % pendant la saison épidémique 2012, avec une prévalence de 2,5 pour 100 000 contre 43,6 pour 100 000 dans les autres régions du pays. Quant au portage du méningocoque A recherché sur des prélèvements de gorge, il a diminué de 98 % dans les zones vaccinées.
« Des résultats extraordinaires », selon les mots de Jean-Marie Okwo-Bele, le directeur du département de vaccination de l’OMS, pour qui « nous ne sommes qu’à mi-chemin du processus d’introduction de ces vaccins ».
Pauvres et riches collaborent pour l’Afrique
Les résultats de cette étude soutenue par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et financée par la fondation Bill et Melinda Gates étaient très attendus, car, face à l’urgence de la situation, les campagnes de vaccination en Afrique avaient été lancées en l’absence d’étude de phase 3, sur la pré-qualification de l’OMS en 2010, le vaccin étant développé en Inde dès 2009. Depuis la toute première campagne en 2010 au Burkina Faso, plus de 100 millions de personnes ont déjà été vaccinées sur le continent africain.
Le méningocoque du sérogroupe A est en effet responsable d’environ 80 à 85 % des cas de méningite en Afrique, avec des épidémies tous les 7 à 14 ans. Selon l’OMS, quelque 450 millions de personnes vivant dans la « ceinture de la méningite », une région qui s’étend du Sénégal à la Somalie, sont à risque d’être infectées par la bactérie.
Des inconnues à clarifier
Des questions déterminantes restent cependant en suspens, d’où « le besoin urgent de systèmes de surveillance de haute qualité pour l’évaluation de l’efficacité vaccinale », comme l’écrit le Dr Johannes Elias dans un éditorial. Tout d’abord, la durée de la protection reste à définir, ce qui implique encore plusieurs années de surveillance active. De plus, il serait intéressant d’obtenir des chiffres de prévalence du portage en fonction de l’âge afin de préciser la stratégie vaccinale optimale.
Une autre grande interrogation pour l’avenir est de savoir quelle souche prendra la place du sérotype A. Le remplacement pourrait ne pas s’avérer aussi bénéfique qu’espéré en cas de souche pathogène. Le méningocoque se comporte de façon mystérieuse, comme la quasi-disparition inexpliquée du sérotype A dans l’hémisphère nord depuis les années 1980, et ce malgré la fréquence des échanges et des voyages.
« The Lancet », publié le 12 septembre2013
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