Une étude épidémiologie publiée dans le journal « Science », jeudi 12 mars, souligne que l’épidémie d’Ebola qui sévit en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia pourrait faire exploser le nombre de cas de rougeole et le nombre de décès. « Les effets secondaires d’Ebola à la fois sur le taux d’infection de rougeole et d’autres maladies infantiles peuvent être aussi dévastateurs en termes de pertes en vies humaines », craint Justin Lesser, professeur à la faculté de santé publique de l’université John Hopkins, principal auteur des travaux.
Depuis 2000, les campagnes de vaccination ont permis de diminuer le nombre de cas de rougeole à travers les trois pays d’Afrique de l’Ouest avec succès. Entre 1994 et 2003, 93 000 cas ont été recensés, un chiffre descendu sous la barre des 7 000 entre 2004 et 2013. Avant la flambée d’Ebola, fin 2013, plus de 778 000 enfants âgés de neuf mois à cinq ans n’étaient pas vaccinés contre la rougeole dans ces trois pays de l’Afrique de l’Ouest. Or, les chercheurs estiment que plus d’1,12 million d’enfants du même âge ne seraient pas vaccinés, 18 mois après le début de l’épidémie d’Ebola, soit une augmentation de 45 %, soit l’équivalent à 227 000 cas supplémentaires. Cette situation pourrait se traduire par 5 000 décès. Ces projections réalisées par les chercheurs seraient la résultante de l’interruption des programmes de vaccination des enfants, dans les trois pays de l’Afrique de l’Ouest, où les systèmes de santé et de soins ont été submergés et fortement perturbés suite à l’ampleur d’Ebola. Les chercheurs précisent que la réduction de la vaccination ne se limite pas à la rougeole mais pourrait avoir des conséquences sur la polio, la méningite et la tuberculose. « Notre étude montre qu’il est essentiel d’avoir un programme de vaccination énergique contre la rougeole, prêt à être déployé dès que la menace Ebola commencera à diminuer », a déclaré à l’AFP Andy Tatem, l’un des auteurs de l’étude.
10 000 morts
L’épidémie Ebola a déjà causé plus de 10 004 décès et 24 350 personnes ont été contaminées dans les neufs pays touchés, selon le dernier bilan de l’OMS du 10 mars. Le Liberia a enregistré le bilan le plus lourd avec 4 162 personnes décédées, depuis le début de la flambée, mais depuis deux semaines aucun cas n’a été signalé, a annoncé L’OMS. Par ailleurs, la Sierra Leone a comptabilisé « 58 cas la semaine dernière, ce qui est le chiffre le plus bas enregistré depuis juin 2014 (...) ce qui suggère que le pays va dans la bonne direction », a souligné le Dr Bruce Aylward, chef des opérations Ebola pour l’OMS. Mercredi 11 mars, le ministère britannique de la Défense a annoncé qu’un membre du personnel médical de l’armée, une infirmière, a été testé positive au virus. Elle a été rapatriée jeudi au Royaume-Uni et hospitalisée au Royal Free Hospital de Londres. Deux autres membres de l’équipe médicale de l’armée britannique ayant eu des contacts avec l’infirmière seront rapatriés ce vendredi pour être examinés.
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