Selon les résultats d’une enquête nationale PRIAM*, le taux de prévalence des infections respiratoires hautes et basses en EHPAD est de 11,23 %, et représente la première cause d’infection (41 %).
L’incidence et la prévalence des infections respiratoires augmentent avec l’âge et demeurent la première cause de mortalité d’origine infectieuse chez les personnes âgées vivant en collectivité.
Différents facteurs majorent la vulnérabilité du sujet âgé aux infections, le vieillissement du système immunitaire, un mauvais état nutritionnel, les maladies chroniques ou dégénératives associées (diabète, bronchopneumopathie chronique, cancer, éthylisme, immunosuppression,) une polymédication, la réduction de la capacité de l’organisme à s’adapter aux situations d’agressions exposant au risque de décompensation fonctionnelle et de dépendance.
La grippe reste prépondérante
Parmi les infections virales, la grippe occupe une place prépondérante comme les infections à virus respiratoire syncytial et à métapneumovirus de plus en plus fréquentes. La grippe peut entraîner la décompensation d’une pathologie sous-jacente, des complications respiratoires (bronchite, exacerbation d’une BPCO), des complications cardiovasculaires (infarctus du myocarde, insuffisance cardiaque, AVC) et des complications infectieuses à pneumocoque, Hæmophilus influenzae…). En France plus de 2 000 décès liés à la grippe sont enregistrés chaque année, 90 % surviennent chez des personnes âgées fragiles. Elle sévit dans les EHPAD malgré des taux de vaccination de l’ordre de 90 % mais le vaccin est plus faiblement immunogène dans cette population. Son impact négatif de la grippe sur les statuts fonctionnel et nutritionnel des résidents.
Les pneumopathies bactériennes, notamment les pneumopathies à Streptococcuspneumoniae les plus fréquentes, constituent une cause importante de mortalité. Chez les patients âgés (65 ans) le taux de mortalité atteint 15 à 20 % à un mois, 30 % à 6 mois voire à un an, en fonction des facteurs prédictifs : sévérité de la pneumopathie, décompensation des comorbidités, état fonctionnel préalable et un âge élevé. Par ailleurs, la pneumopathie aggrave le statut fonctionnel, cette aggravation persistant à distance de l’épisode infectieux.
La vaccination
La vaccination contre la grippe est moins immunogène que chez le sujet jeune, mais la protection engendrée permet une diminution importante de la morbidité, du nombre d’hospitalisations, des complications de la grippe. et de la mortalité globale. La couverture vaccinale des résidents dans les EHPAD est supérieure à 85 %. La vaccination du personnel soignant dans les collectivités pourrait entraîner une diminution de la mortalité des résidents.
Compte tenu de la gravité potentielle des pneumonies chez les personnes âgées et du risque de survenue d’épidémie dans les EHPAD et les institutions, la vaccination des personnes âgées est une mesure de prévention essentielle.
La vaccination antipneumococcique avec le vaccin polyosidique 23 valences est recommandée tous les 5 ans chez les patients à risque (splénectomisés, diabétiques,insuffisants respiratoires…).
Une modification des recommandations pourrait intervenir avec les résultats de l ’étude CAPITALE évaluant la pertinence du vaccin conjugué 13 valences qui paraît plus immunogène.
D’après un entretien avec le Pr. Gaetan Gavazzi (Grenoble)
*prévalence nationale des infections en EHPAD
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