Depuis 2004, le taux des résistances aux antirétroviraux diminue chez les patients traités pour une infection par le VIH. Cette bonne nouvelle est à attribuer à la généralisation de la mise sous traitement par les trithérapies selon les auteurs.
Les résultats de l’étude « Multivir », menée par Dominique Costagliola, L. Asoumou et coll.*, attestent d’une réduction de l’apparition des résistances aux médicaments contre le VIH entre 2004 et 2009. Cette étude est réalisée dans le cadre du programme de surveillance des résistances qui existe en France.
15 % des patients en échec thérapeutique
Actuellement, les patients ont un génotypage du VIH avant la mise sous traitement pour dépister les résistances. Et pour éviter qu’elles n’apparaissent, les associations de médicaments sont modifiées si la charge virale ne passe pas rapidement en dessous du seuil des 50 copies/mL. On dépiste aussi évidemment les résistances chez les patients en échec thérapeutique.
Il est possible d’identifier les mutations qui rendent le VIH résistant aux molécules de trois classes thérapeutiques (inhibiteurs de la réverse transcriptase nucléosidiques et non nucléosidiques et inhibiteurs de protéase), en séquençant les gènes viraux codant pour la protéase et pour la réverse transcriptase.
C’est ce qui a été réalisé chez 506 malades en échec thérapeutique, c’est-à-dire dont la charge virale reste supérieure à 50 copies/mL sous antirétroviraux. « En France, 15 % des patients traités sont concernés par cette situation », indique Dominique Costagliola.
On constate que 59 % des échantillons testés présentaient une résistance à au moins un médicament. « Le chiffre reste élevé, mais il traduit néanmoins une baisse par rapport à 2004 : à cette date, 85 % des personnes présentant une charge virale de plus de 1 000 copies/ml étaient résistantes à au moins un antiviral, contre 67 % aujourd’hui. »
0,9 % de résistance aux trois classes
Pour les auteurs, cette amélioration tient à la généralisation des trithérapies à la place d’une mono ou d’une bithérapie. L’étude montre aussi qu’il n’y a que 0,9 % des patients qui présentent une résistance à tous les médicaments des trois classes testées. « En France et dans les pays développés il y a aujourd’hui peu de difficultés à trouver un traitement efficace pour presque tous les patients. »
J Antimicrob Chemother, 12 février 2013.
* Inserm U 943, hôpital de la Salpêtrière, avec le groupe « résistance » de l’ANRS
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