En conditions réelles, deux doses de vaccins à ARNm (Pfizer/BioNTech ou Moderna) se sont révélées efficaces pour prévenir une forme symptomatique du Covid-19 avec la souche d'origine du SARS-CoV-2 ou avec les variants Alpha (B.1.1.7, dit « anglais ») et Bêta (B.1.351/P.1, dit « sud-africain »), selon l’étude ComCor. Mené par l’Institut Pasteur, en collaboration avec la Caisse nationale de l’Assurance Maladie, l’institut Ipsos et Santé publique France, ce travail a été publié dans « The Lancet Regional Health Europe ».
Pour cette étude cas-témoins à l'échelle nationale, les chercheurs ont analysé les données de 67 760 Français suivis entre février et mai 2021 : 7 288 personnes infectées par la souche d’origine, 31 313 personnes infectées par le variant Alpha, 2 550 par le variant Bêta et 3 644 témoins non infectés. Sept jours après la deuxième dose, les vaccins à ARNm ont montré une efficacité à 88 % (81-92) contre le virus d'origine, à 86 % (81-90) contre le variant Alpha et à 77 % (71-90) contre Bêta. Aucune différence selon l'âge, le sexe ou l'exposition professionnelle n’a été observée.
La protection après une infection décroît après six mois
« Ces résultats étaient particulièrement attendus pour le variant Bêta, connu pour sa mutation E484K associée à un échappement immunitaire. Notre estimation de 77 % de protection est très proche des 75 % estimés par la seule autre étude au monde ayant évalué l'efficacité des vaccins ARNm contre ce variant, explique, dans un communiqué, Arnaud Fontanet, responsable de l’unité d’Épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique. Ces analyses confirment l'efficacité des vaccins contre la Covid-19, et le rôle central qu'ils occupent dans la lutte contre l'épidémie ».
L’étude a également permis d’analyser la protection conférée par une infection. Si celle-ci est récente (2 à 6 mois), la protection apparaît similaire à celle observée avec les vaccins ARNm, mais cette protection décroît après six mois. Les antécédents récents étaient associés à une protection contre les formes symptomatiques de 83 % (76-88) contre le virus d'origine, de 88 % (85-91) contre le variant Alpha et de 83 % (71-90) contre Bêta. Après une infection plus éloignée (au-delà de 6 mois), la protection était de 76 % (54-87) avec la souche d’origine, de 84 % (75-90) face au variant Alpha et de 74 % (41-89) contre Bêta.
Menée en période de forte circulation du variant Alpha, l’étude va être poursuivie afin d’évaluer l’efficacité vaccinale contre le variant Delta, devenu majoritaire sur le territoire français depuis le début du mois de juillet.
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