Une description des caractéristiques cliniques, biologiques, épidémiologique et démographiques de l’infection par le nouveau coronavirus (MERS, Middle east respiratory syndrome) est présentée par Abdullah Assiri et coll., à partir de l’analyse de 47 cas confirmés (« The Lancet Infectious Diseases », septembre 2013).
Les cas ont été identifiés en Arabie Saoudite, et rapportés entre le 1er septembre 2012 et le 15 juin 2013. La confirmation du MERS-CoV a été faite par PCR en temps réel.
Le groupe des 47 individus comprend 46 adultes et un enfant, 36 hommes et 11 femmes (sex ratio de 3,3/1).
Des fréquentes comorbidités
Le taux de mortalité dans ce groupe est de 60 % (28 patients sont décédés). La mortalité s’accroît avec l’âge. Les comorbidités sont fréquentes, seules deux personnes étaient antérieurement en bonne santé. La plupart des patients (n = 45, 96 %) présentaient un état morbide sous-jacent : diabète (32, soit 68 %), hypertension (16, soit 34 %), pathologie cardiaque chronique (13, soit 28 %) et insuffisance rénale chronique (23, soit 49 %).
Les symptômes courants relevés au démarrage sont : une fièvre seule (46, soit 98 %), ou une fièvre avec frissons (41, soit 87 %), une toux (39, soit 83 %), une dyspnée (34, soit 72 %), des douleurs abdominales (8 soit 17 %).
Des anomalies à la radio du thorax
Chez tous les patients, les radiographies thoraciques montraient des anomalies, allant d’images discrètes à des anomalies extensives unilatérales ou bilatérales.
Les analyses de laboratoire rapportent une élévation de la LDH dans la moitié des cas (23 ; 49 %), parfois des ASAT (7 ; 15 %), une thrombocytopénie (17 ; 36 %) et une lymphopénie (16 ; 34 %).
Les données cliniques sur l’infection par le MERS-CoV sont encore peu abondantes, de même qu’en ce qui concerne l’épidémiologie, la prévalence dans la communauté et même le spectre clinique de cette infection, qui est associée à un large spectre de signes cliniques et à une lourde mortalité, observent les auteurs.
Le dromadaire, réservoir du virus
Dans son dernier bilan (13 août), l’OMS a fait état de 94 cas confirmés, avec 47 décès (50 %).
A cela s’ajoute que le dromadaire pourrait être l’un des réservoirs du virus. Selon les premières observations, la chauve-souris semble être à l’origine du nouveau coronavirus. Mais l’acquisition par l’homme à partir de cet animal est mystérieuse. Des chercheurs, enquêtant sur différents hôtes intermédiaires possibles, ont identifié la présence d’anticorps anti-coronavirus MERS chez 50 dromadaires originaires du sultanat d’Oman, et dans une moindre mesure chez une centaine de dromadaires provenant des îles Canaries (une région où le MERS-CoV n’a encore jamais été identifié). Selon les chercheurs internationaux (dirigés par Chantal Reusken et coll. Pays-Bas), qui ont publié ces résultats dans « The Lancet » du 9 août, le dromadaire pourrait être un hôte intermédiaire. Ces animaux sont populaires au Moyen-Orient, où ils sont employés comme animaux utilitaires mais aussi pour leur viande et leur lait.
Le deuxième patient français toujours en réanimation
Le deuxième patient français qui avait été atteint par le MERS-CoV , alors qu’il était traité par une corticothérapie au long cours et qu’il partageait la chambre du premier cas français, est toujours hospitalisé à Lille dans un état sérieux, en réanimation, mais il n’est plus porteur du virus, a indiqué le CHR de Lille .
Il n’est plus l’objet d’une procédure d’isolement. Cela fait plus de 3 mois que ce patient est hospitalisé. Il avait été placé en quarantaine après le diagnostic de MERS-CoV , fin avril, après le daignostic . Le premier patient est mort le 28 mai. Les deux patients avaient été placés sous assistance ventilatoire . - (Avec AFP)
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024