« Les équipes de MSF sont choquées », notent les auteurs dans leur rapport. Choquées d’avoir perdu tant de patient en aussi peu de temps. « 2 500 patients sont décédés », lit-on. Près de 28 membres de MSF ont été infectés par le virus Ebola cette année et, 14, n’ont malheureusement pas survécu.
Course contre la montre
Le 14 mars 2014, le Dr Esther Sterk de MSF à Genève est informé d’une « maladie mystérieuse » rapportée par le ministère de la Santé guinéen. Les soupçons se tournent vers la fièvre hémorragique de Lassa, mais pour le Dr Michel Van Herp de MSF basé à Bruxelles il n’y a pas de doutes, le rapport fait état d’un hoquet associé à la maladie, un « symptôme typique d’Ebola ». Trois équipes médicales sont déployées à Guéckédou en Guinée, quatre jours plus tard. Le 21 mars, les échantillons envoyés dans un laboratoire européen confirment que le virus actif est celui d’Ebola. Le 23 mars, l’OMS déclare officiellement l’épidémie Ebola. Le 31 mars, le virus a atteint le Liberia, MSF déclarent publiquement que la flambée Ebola est « sans précédent ». Le 26 mai, le premier cas est confirmé en Sierra Leone. « Lorsque nous avons mis en place les opérations à Kailahun, nous avons réalisé qu’il était trop tard. Il y avait des cas partout », explique Anja Wolz, coordinateur d’urgence MSF. Fin juin 2014, MSF déclare que l’épidémie est hors de contrôle. « Nous avons demandé à déployer du personnel médical qualifié et à intensifier les actions », indique, Bart Janssens, directeur des opérations de MSF.
Un réveil international tardif
Les gouvernements de la Guinée et de la Sierra Leone étaient initialement très réticents à reconnaître la gravité de l’épidémie, ce qui a fait obstacle à une réponse médicale rapide. « Il y avait peu de partage d’informations entre les pays », notent les auteurs. L’OMS intensifie ses activités en juillet et un centre des opérations régionales est créé à Conakry pour superviser et apporter le soutien technique aux pays touchés. Le manque de personnel expérimenté et qualifié se fait sentir pour faire face à l’ampleur de l’épidémie. Aujourd’hui, plus de 1 300 membres du personnel international et plus de 4 000 employés nationaux ont été déployés durant l’année. « Toutefois, le siège de l’OMS et celui en région d’Afrique (OMS AFRO) n’ont pas identifié assez tôt la nécessité de plus de personnel, et d’investir dans la formation de personnel », note MSF. Le 8 août, l’OMS déclare que l’épidémie Ebola est une urgence « de santé publique à portée internationale ». Une procédure est lancée pour déverrouiller des financements et amener des experts sur place. Quelques semaines après, une infirmière est testée positive au virus, devenant le premier cas de transmission d’homme à homme en dehors de l’Afrique. « Quand Ebola est devenu une menace pour la sécurité internationale, et non plus une crise humanitaire touchant une poignée de pays pauvres de l’Afrique de l’Ouest, enfin, le monde a commencé à se réveiller », explique Joanne Liu, présidente de MSF.
Après une mobilisation sans précédent des professionnels de santé - 500 d’entre eux sont morts, l’épidémie régresse. MSF estime qu’il est urgent de reconstruire les systèmes de santé et de relancer la vaccination des enfants, la prise en charge des patients VIH et les soins maternels et périnataux. L’association regrette que les « leçons qui auraient dû être apprises dans l’épidémie de choléra en Haïti, il y a quatre ans ne l’étaient pas » et que cette fois elles le seront.
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