La prévalence de l’hépatite C est faible en France (0,02 à 1 %) avec des chiffres plus élevés en Ile de France et dans le Sud-Est. «Une chance, mais aussi une difficulté» souligne le Pr de Ledinghen car il faut aller chercher ces malades qui ignorent leur maladie, soit 60 à 70 000 patients. En sachant qu’en mars 2018, le premier ministre a fixé comme objectif l’élimination de l’hépatite C à horizon 2025.
Reconsidérer la prise en charge
Pour cela, il faut impliquer tous ceux qui peuvent rendre le dépistage plus facile, à commencer par les généralistes, les maternités, les centres d’usagers de drogues, les prisons, les centres prenant en charge les migrants. Les officines qui délivrent déjà les médicaments contre l’hépatite C devraient être bientôt habilités à réaliser le dépistage.
Au plus tard au printemps, la DGS devrait autoriser une prescription généralisée des traitements contre l’hépatite C, c’est-à-dire que les généralistes deviendront prescripteurs (en février l’HAS va publier un guide de bonne pratique précisant les règles du dépistage et du parcours de soin).
Dépister pour guérir
Il est d’autant plus important de dépister que des études présentées à San Francisco sur la combinaison glécaprévir/pibrentasvir confirment qu’un traitement de 8 semaines permet de guérir 99 à 100 % des patients non cirrhotiques (Etudes allemandes, américaines et italiennes). L’étude Expedition 8 suggère que la même durée de traitement est efficace chez les patients cirrhotiques.
L’étude Dora montre quant à elle 100 % d’efficacité chez des adolescents (12-17 ans). Enfin l’efficacité est de l’ordre de 98 % chez les insuffisants rénaux dialysés.
Il faut donc traiter tout le monde conclut le Pr de Ledinghen d’autant que quand on éradique le virus, on améliore beaucoup d’autres pathologies : diabète, insuffisance rénale, risque d’AVC et, dans une moindre mesure, d’infarctus.
Action globale mais cibles privilégiées
Afin d’atteindre l’objectif, l’AFEF a lancé une grande campagne nationale d’information grâce au soutien d’Abbvie et de Gilead (affiche dans le métro, cabinets médicaux).
Mais, conclut le Pr de Ledinghen, cela doit aller de pair avec une stratégie de micro-élimination ciblant les populations particulièrement à risque : hémophiles, toxicomanes, greffés, migrants.
L’éradication de l’hépatite C c’est plus que jamais l’affaire de tous.
Conférence de presse organisée par les laboratoires Abbvie
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