Dix ans après la découverte du Mimivirus par une équipe marseillaise, des chercheurs français ont isolé deux nouveaux virus géants d’une taille encore plus élevée et dotés d’un génome viral encore plus grand. Si le Mimivirus et ses 900 gènes avait surpris la communauté scientifique et avait conduit à reconsidérer les limites du monde viral (avec un diamètre d’un demi-micron, le Mimivirus peut être observé au microscope optique), les deux virus que viennent de découvrir Nadège Philippe et coll. posent de multiples questions encore non résolues. D’où la référence à la boîte de Pandore. Les chercheurs ont choisi de les appeler des « Pandoravirus ». Le premier Pandoravirus salinus a été découvert dans une couche sédimentaire au large des côtes chiliennes ; le second, Pandoravirus dulcis, a été trouvé dans la vase au fond d’une mare à Melbourne (Australie).
Une boîte de Pandore
D’une taille d’environ 0,7 micron, leur génome contient entre 1 900 à 2 500 gènes – en comparaison le virus de la grippe en contient 10 et celui de l’homme 24 000. Mais leur origine reste un mystère. « Compte tenu du fait que plus de 93 % des gènes de ces Pandoravirus ne ressemblant à rien de connu, il est impossible de les rattacher à aucune lignée cellulaire connue », soulignent les auteurs. Observés au microscope, ces nouveaux virus semblent beaucoup plus proches de cellules vivantes. Leur forme et la quantité de gènes qu’ils contiennent « nous ont fait penser à la boîte de Pandore : ouvrir cette boîte va véritablement briser les fondations de ce qu’on savait sur les virus jusqu’à présent », ont expliqué à l’AFP Jean-Michel Claverie, professeur à la Faculté de médecine d’Aix-Marseille et Chantal Abergel, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). « L’absence de similarités de la plupart de leurs gènes avec d’autres formes de vie pourrait indiquer qu’ils viennent d’une lignée de cellules primitives totalement différente », ont-ils ajouté. Les scientifiques français espèrent que cette découverte permettra de financer d’autres recherches, ce qui pourrait conduire à d’importantes innovations en matière biomédicale et de biotechnologie. « Notre connaissance globale de la biologie et de l’origine de la vie reste encore très incomplète », ont-ils souligné.
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024