Les applications pour téléphones mobiles, comme Grindr et Hornet, utilisant la géolocalisation dans le but de trouver un partenaire sexuel d'un soir, sont largement employées par la communauté gay. Ainsi, l'éditeur de l'application Grindr a revendiqué en 2013 plus de 6 millions d'utilisateurs répartis dans 192 pays.
Ces applications s'inscrivent dans la continuité des sites de rencontre spécialisés qui avaient fleuri entre la fin des années 1990 et le début des années 2000. Plusieurs études avaient d'ailleurs déjà démontré que les utilisateurs de ce genre de site couraient 70% de risque en plus d'avoir une relation sexuelle anale non protégée, et avaient près de deux fois plus de partenaires différents (9,8 contre 5 sur une période de six mois) que ceux qui rencontraient leur partenaires par des moyens plus traditionnels comme des bars ou des boîtes de nuit.
Partant de ce constat, il était vraisemblable que la probabilité de contracter une infection sexuellement transmissible (IST) fut, elle aussi, plus importante chez les adeptes de la rencontre en ligne. Mais qu'en était-il des applications de rencontre géolocalisée ?
Un effort d'éducation et de prévention à faire
Entre août 2011 et janvier 2013, Matthew Reymer de l'université de Californie, a enquêté auprès des patients gays qui faisaient une démarche de dépistage de IST dans le centre gay et lesbien de Los Angeles, où il est également praticien. Les résultats de ses travaux ont été publiés dans « Sexually Transmitted Infections », un des journaux du groupe BMJ. Comparés à ceux qui rencontraient leurs partenaires dans des lieux de dragues, les utilisateurs d'applications géolocalisées avaient 23 % de risque en plus d'être positifs pour le gonocoque responsable de la gonorrhée, et 35 % de risque en plus d'être porteur d'une infection à Chlamydia.
En revanche, il n'y avait pas de risque significativement augmenté en ce qui concerne les infections par le VIH ou le tréponème pâle. Les auteurs estiment qu'il faudra à l'avenir faire des efforts de prévention et d'éducation dans la communauté gay vis-à-vis de ces nouvelles technologies de rencontre.
Matthew Beymer et al, Sex on demand : geosocial networking phone apps and risk of sexually transmitted infections amonf a cross-sectional sample of men who have sex with men in Los Angeles County, Sex Transmitted Infections, publication en ligne du 12 juin 2014
CCAM technique : des trous dans la raquette des revalorisations
Dr Patrick Gasser (Avenir Spé) : « Mon but n’est pas de m’opposer à mes collègues médecins généralistes »
Congrès de la SNFMI 2024 : la médecine interne à la loupe
La nouvelle convention médicale publiée au Journal officiel, le G à 30 euros le 22 décembre 2024