Sida : les acteurs mobilisés pour l'information et la lutte contre les préjugés

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Publié le 30/11/2017
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Crédit photo : S. Toubon

Les clichés ont la peau dure ! Selon une enquête d'opinion CSA, commandée par l'association AIDES et diffusée dans son rapport annuel, un tiers des 1 000 Français interrogés estiment encore que certaines professions devraient être interdites aux personnes séropositives sous traitement. Un chiffre vient toutefois rassurer les associations : 98 % des Français considèrent qu'en vivant avec le VIH, et en bénéficiant d'un traitement, on peut travailler comme tout le monde (mais pas partout apparemment).

L'enquête pointe aussi un déficit de connaissances en ce qui concerne le risque de transmission lors d'un rapport non protégé : 87 % des Français croient encore que ce risque est élevé quand le patient a une charge virale indétectable grâce aux traitements antirétroviraux. Ils sont pourtant 89 % à estimer qu'une personne séropositive sous traitement peut avoir des relations sexuelles comme tout le monde.

« Ces contradictions mettent en lumière un décalage entre des perceptions générales majoritairement favorables à l'égard de la séropositivité, et des représentations plus contrastées quand elles induisent un degré de proximité ou d'implication personnelle avec une personne vivant avec le VIH », analyse l'association qui lance, à l'occasion de la journée du 1er décembre, en partenariat avec TBWA/Paris, une nouvelle campagne de sensibilisation et d'appel au don, intitulée « donnez l'amour ». L'appel est relayé sur les réseaux sociaux avec le #donnezlamour. Pour la première fois, le public pourra donner à AIDES par SMS : Pour donner 3, 5 ou 10 euros, il suffit d’envoyer DON3, DON5 ou DON10 au 92612.

Les jeunes de plus en plus mal informés

Selon les dernier sondage IFOP-Bilendi réalisé par Sidaction, le niveau d'information des jeunes sur le Sida se dégrade. La moyenne des jeunes s’estimant mal informés atteint 24 % chez les CSP- contre 20 % chez les CSP+, un chiffre en augmentation de 9 % par rapport à 2014. Les autres résultats de l'étude sont tout aussi inquiétants : 21 % des 15-24 ans estiment être mal informés sur le VIH. Un Taux qui atteint 28 % chez les jeunes sans diplôme ou au niveau CEP/BEPC. Alors que 46 % des jeunes déclarent avoir fait l’expérience d’un test de dépistage, ce chiffre n’atteint que 28 % chez les jeunes sans diplôme ou au niveau CEP/BEPC.

En France, en 2016, près de 10 % du nombre total de découvertes de séropositivité concernent les jeunes de 15-24 ans, rappelle l'association qui tente de remotiver les jeunes à travers le lancement d'une nouvelle édition du concours VIH Pocket Films. Les jeunes ont jusqu'au 31 janvier 2018 pour poster des vidéos illustrant la lutte contre le Sida, faites à partir de leurs téléphones portables.

Les malades vivent au jour le jour

Et les Français vivant avec le VIH, quelles sont leurs attentes ? C'est la question posée à 3 000 adultes séropositives dans 5 pays européens dans l'enquête « Expectation From Life », commandée par le laboratoire Gilead. Il en ressort que les personnes séropositives ont du mal à se projeter dans l'avenir : 62 % d'entre elles ne font pas d’économies pour préparer l'avenir car elles n'en voient pas l'intérêt, contre 25 % en population générale. Plus de la moitié voit leurs décisions d'avoir un enfant, ou des relations sexuelles avec un partenaire, influencées par le fait de vitre avec le VIH. De plus seule la moitié des malades se considère en bonne santé (contre 75 % de la population générale).

« On constate que le fait de vivre avec le VIH est encore étroitement lié à une crainte quant au futur, analyse la sociologue Mélissa Petit, avant d'être appréhendées en tant que citoyens, les personnes vivant avec le VIH sont perçues comme des malades, et ce malgré les efforts des associations pour faire bouger les lignes [...] Malgré les avancées scientifiques, il semble que ni la société, ni les individus vivant avec le VIH eux-mêmes n'avaient anticipé la chronicisation du VIH et bégaie aujourd'hui sur les questions de l'isolement social et du risque de dépendance. »

Sensibiliser les soignants aussi

La Mutuelle nationale des hospitaliers a également voulu participer à la journée mondiale du Sida, en association avec ARCAT (association pour la recherche et la communication pour l’accès aux traitements) pour lancer une campagne de sensibilisation des soignants aux risques professionnels liés à l’exposition au VIH.

La MNH met à la disposition des établissements de santé un set de plateau et un guide « VIH et hépatites : 100 questions que se posent les soignants » ainsi que des préservatifs, disponibles sur demande mail (prevention@mnh.fr).


Source : lequotidiendumedecin.fr