Il y a peu d’instruments en médecine dont l’utilisation soit aussi disséminée, pluriquotidienne. Des kilomètres de peau parcourus : cœur, poumons, carotides, abdomen, fémorales, à la recherche de crépitants, de sibilants, de souffles ou de silences suspects. Il se pose partout et le jugement est sans appel : la membrane du stéthoscope porte autant de bactéries, et parfois plus, que les mains du médecin qui l’utilise.
Les enquêteurs de l’Université de Genève ont étudié la question de près estimant que les transmissions bactériennes manuportées, interhumaines, ou liées à l’utilisation des thermomètres avaient été beaucoup scrutées, mais pas suffisamment les stéthoscopes.
Ils ont ainsi conduit une étude prospective chez 83 patients, lesquels ont été soumis aux mêmes auscultations et palpations par des médecins munis gants et de stéthoscopes stériles. Les auteurs, qui publient dans les Proceedings de la Mayo Clinic datés de mars, ont réalisé des prélèvements bactériologiques sur les deux parties du stéthoscope, tube et pavillon, et sur 4 régions palmaires.
Résultats : les régions les plus contaminées par des Staphylococcus aureus résistants à la méthicilline sont les extrémités des doigts (médiane : 12 CFU/25 cm2, 3 à 113), la membrane du stéthoscope (7 CFU/25 cm2, 0-71), l’éminence thénar (4 CFU/25 cm2) et hypothénar (2 CFU/25 cm2). Pire : plus les mains sont contaminées, plus le stéthoscope l’est aussi.
Les recommandations vont de soi : désinfecter son stétho à chaque patient. Au lieu d’une fois par mois, en moyenne et selon les professionnels, voire rarement, exceptionnellement, pas du tout ...
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